Au fil des roues, au gré des pas...

Au fil des roues, au gré des pas...

VDM : Vtt De Montagne ou Vélo De (grands) Malades ??

Bon, certains ont déjà suivi nos péripéties par l'intermédiaire de FB... Pour les autres, voici un petit CR de notre dernière "expédition montagne 2013", du 13 au 16 juillet 2013...

 

 

Jour 1 :


Arrivés au camping des Vigneaux le samedi matin vers 11h00, Gilles (Gibib), Eric (offtheroad) et moi-même attendons Fabrice (un de mes potes) pour attaquer la journée.

 

 


Au camping, aux Vigneaux, avant le départ pour le Col de La Pousterle...


A 12h00, départ sur les vélos pour attaquer le Col de la Pousterle par le nord, presque directement depuis le camping. La côte est régulière et se roule bien sur une piste forestière. L'arrivée au col est majeure. On y découvre un superbe panorama sur les grands sommets des Écrins, ainsi qu'une myriade de mouches, de taons et autres diptères bien usants !!!

 

 Fabrice se bat contre les taons, les mouches et les aoûtats !!

 La vue vers les Ecrins depuis le Col de la Pousterle...

 Sur les conseils d'un pote, on file chercher la descente du Bois de la Pignée via les Lacs des Charbonnières et des Lauzes... 

Faut remonter quelques raidards sur singles puis on arrive au bord du vide !!! Je n'exagère pas, soudain, la vallée de la Durance surgit sous nos pieds, 900m plus bas !!
On se lance dans la descente... Bien technique au départ, elle propose des épingles très serrées qui donne sur le vide :gloups: !! Personnellement, je mets pied à terre sur les premières, le temps de retrouver un peu de confiance en moi !! Le terrain est très sec sur ce versant sud et il faut doser le freinage !!
Bientôt, les épingles se font plus douce et là, c'est gaz !!!! La descente est magique, interminable, plongeant à fond droit sur la Vallée du Fournel et ses mines d'argent !
On arrive en bas, rincés, mais heureux comme des enfants !!!
De là, on remonte le Fournel jusqu'au bout du bitume...

 

 Le Torrent du Fournel, d'une puissance inouïe !!

Encore un bout de piste en fond de vallée puis on grimpe par une bonne (et très longue) piste pour remonter sur le Col de la Pousterle. Malheureusement, il est 14h et il fait une chaleur du diable !!! Ça et les mouches, c'est l'enfer !!!

 


Arrivés tout en haut de la piste sud du col de la Pousterle, on découvre avec ravissement le hameau de La Pousterle...


Fabrice craquera à mi-chemin, on le comprend. Nous, on est restés sur les vélos mais on est arrivés au col explosés, lessivés, cuits  !!!!
Après une halte prolongée dans les ombres d'un mélezin, on repart sur le versant nord par la Via Novo, un superbe single très rapide, tout en aiguilles de mélèze, une autoroute virevoltante à travers les bois !!!!
Au terme de 20mn de descente, on arrive au camping, gonflés d'adrénaline et souriants à pleines dents !!!

 

 

Jour 2 :

 

Laurent est arrivé hier, avec d'autres potes marcheurs ; on est désormais 12 mais aujourd'hui nous ne serons que 4 courageux à oser tenter le tour des têtes de Montbrison... 1800m de D+, 34 km et deux cols au programme (2293m et 2589m) !!!
Nous quittons directement le camping à VTT pour entrer tout de suite dans le vif du sujet : 600m de D+ à froid pour grimper en une bonne heure au-dessus de la Via Ferrata des Vigneaux ! L'effort nous coûte et pourtant, ce n'est que le début !!

 

 La Tête d'Aval de Montbrison que nous contournerons par l'est...

 

 Vue sur Les Vigneaux et Puy Saint-Vincent depuis la forêt au-dessus de la Via Ferrata...

 

 C'est dans ce bastion rocheux que se termine la Via Ferrata des Vigneaux...

 

La bande !!

 

Une brève descente (très belle) sur le Hameau de Bouchier (magnifique) et nous voilà reparti sur du D+, via une très longue piste quasiment retiligne vers le nord. Nous longeons les flancs orientaux des Têtes de Montbrison et dominons à droite la Vallée de la Durance et Briançon apparaît un peu plus loin...

 


Sous les Tenailles de Montbrison, on voit bien la longue piste qui nous a conduit ici...


La piste se met à zigzaguer et s'élève brutalement, nous prenant encore quelques forces au passage. pourtant, nous n'avons fait que le plus facile : Il reste encore 800m de D+ dont la moitié environ de portage !!!!!
Pour moi, là, c'est le coup de pompe : Faut que je mange à tout prix, sinon, je ne serai plus capable de donner un tour de pédale supplémentaire. Pause déjeuner, donc, face aux Tenailles de Montbrison. Le site est grandiose...

 


Les Tenailles de Montbrison...


Nous reprenons l'ascension mi-roulant, mi-poussant puis carrément en portage pour approcher du Col de La Trancoulette (2293m). Seul Gilles, trop pressé d'en découdre avec le Col de Vallouise, n'y passera pas (faut dire qu'on a fait un petit crochet, le Col de La Trancoulette n'était pas un passage obligatoire sur notre itinéraire !!).

 


Tout au fond, au centre, le Col de La Trancoulette !



Eric et Laurent au Col de La Trancoulette.


Après un petit repos plus que mérité et l'échange de quelques mots avec de sympathiques randonneurs, on reprend l'ascension. Là, on entre vraiment en haute montagne ; il n'y a plus que des roches, des névés et de petits lacs magnifiques ! On a perdu Gilles de vue mais on sait qu'il est devant, peut-être même est-il déjà arrivé au Col de Vallouise... ?

 

 Sérieux portages pour accéder au Col de Vallouise !

 


Le Col de Vallouise et le névé final !


Au terme de 3/4 d'heure passés le vélo sur l'épaule, on pose enfin nos roues sur le col, à 2589m d'altitude. La vue ne peut pas y être décrite car elle est irréelle, surnaturelle ! Les sommets les plus beaux des Écrins sont là, face à nous, constellés de neige et de glace, drapés de nuages d'orage... Une ambiance wagnérienne plane sur la montagne... Un énorme névé borde le col. on y retrouve Gilles, arrivé depuis une vingtaine de minutes.

 


Le Pelvoux et la Barre des Ecrins, vus depuis le Col de Vallouise...


Le temps de profiter pleinement du paysage et d'un petit repos, on commence la descente. Mais nous n'irons pas bien loin, juste en-dessous du col de Vallouise pour ainsi dire, plus précisément au petit col de Salava qui ne figure même pas sur les cartes IGN !! Pourtant, c'est un endroit très sauvage, magique, encore plus impressionnant que celui de Vallouise.

 


Col de Salava.


La VRAIE descente commence là... Enfin, pour les très bons car la première partie est redoutablement escarpée (seul Laurent y passera !!). Eric, Gilles et moi, nous monterons sur les vélos plus bas, lorsque l'itinéraire sera moins rocheux.

 

 Le départ de la descente, sous le Col de Salava...

 


On voit à gauche le début du single de descente...


Les 800m de D- qui suivront sont fantastiques !! Entre des singles bien fins et déversant, de belles épingles et quelques portions d'éboulis, tout y est pour mêler avantageusement plaisir de pilotage et technique ! On se régale et on arrive trop vite, hélas, à la jolie Cabane de Chouvet. En regardant loin au-dessus de nos têtes, on distingue une petite brèche dans la montagne : le Col de Vallouise !! Quelle plongée !!!!

 

 Le Col de Salava, c'est la dépression qui est au centre de l'image...

 

 Dans la première partie de la descente...

 


Arrivée à la Cabane de Chouvet.


Entre Chouvet et Vallouise, on alternera des portions de jolis singles, des bouts de piste et même un peu de route. Rien d'extraordinaire mais c'est le seul passage pour se rapprocher du camping...
Par contre, le temps devient de plus en plus menaçant et nous savons qu'il sera difficile de rejoindre le campement avant l'orage. Prudence étant mère de sûreté, nous traçons directement sur Vallouise et plus précisément sur la Brasserie Alphand !!! Paraît-il qu'on y est bien à l'abri de l'orage et de sa foudre !!!

Après avoir goûté la blanche, la blonde et l'ambrée (ben oui, faut comparer pour en parler après !!),  une fois l'orage calmé, on repart vers le camping par la route... 

Mais arrivé au Petit Parcher, on se lance un défi : Et si, en dépit du fait qu'on a bien éclusé, on osait rentrer par des singles ??! Chiche !!

Et là, après une courte montée très raide  qui nous a paru trrrèèèèès longue, on a filé sur Les Vigneaux par tout un tas de petits sentiers magnifiques à fond de ballon. L'avantage de l'alcool, c'est que ça désinhibe : Je collais pratiquement Laurent dans les descentes !!!!

Parvenu dans le village des Vigneaux, Laurent, bien chaud bouillant, s'est amusé à se jeter du haut d'un muret d'un bon mètre pour atterrir dans le jardin d'un habitant !!!!! Je ne suis pas sûr qu'il l'aurait fait à jeun !!!!

10mn après, on rentrait au camping où nous attendais un rosé bien frais... Ben oui, tous ces kilomètres, qu'est-ce que ça donne soif !!!! 

 

Jour 3 :

 

Aujourd'hui, c'est encore une grosse bavante qui nous attend : le Col et la descente de Tramouillon mais pas par l'itinéraire classique : ce serait trop facile !! Non, nous, nous y monterons par le replat du Lauzet et le Col de Val Haute (2517m) !!! 

Fabrice rejoindra Alain et Bertrand, d'autres potes, qui eux feront une navette voiture depuis le Ponteil. Ils n'auront ainsi à grimper "que" 800m de D+ tandis que nous en gravirons 1500m... 

Départ donc du Pont de Pavis (Bois de Monsieur) vers 9h30. Immédiatement, la piste donne le ton : C'est raide, souvent défoncé et surtout, c'est looooong !!!! Heureusement, le coin est frais et on ne souffre pas trop de la chaleur.

Quelques 600m de D+ plus haut, au niveau de la Cabane du Parc, nous faisons la connaissance d'un jeune bouc solitaire, tout heureux de retrouver des hommes après avoir probablement longuement erré dans la forêt !! Un peu timide au départ, cet animal plus qu'affectueux va devenir tout au long de la journée notre compagnon de route pour notre plus grand plaisir !!!

 

 Notre ami, Tramouillon !!

 

Nous continuons donc notre ascension, flanqué par un batifolant caprin et bercé par ses bêlements incessants. Compte tenu de notre destination, nous le baptisons "Tramouillon" !!

Arrivés au Replat de la Lauze, un extraordinaire belvédère sur la vallée de Dormillouse, le Pic de Rochelaire et les contreforts de la tête de Vautisse, nous découvrons aussi ce qui nous attend : la rude montée jusqu'au Col de Val-Haute,  450m plus haut !

 

 Au Replat de la Lauze, vue sur la Tête de Vautisse et sur le Pic de Rochelaire (au centre).

 

 Vue sur Dormillouse et la Vallée de Chichin...

 

 Au fond, le Col de Val-Haute...

 

Tramouillon, le bouc, s'égaye dans l'herbe grasse du plateau mais ne nous quitte pas d'un sabot pour autant !

Gilles part en premier à la conquête du col, sous un ciel qui se charge un peu... Nous suivons bien vite sa roue, histoire d'atteindre le col si possible avant qu'un éventuel orage n'éclate...

Cette montée est épuisante, avec des portions "dré dans'l'pentu" et d'autres à peine plus souples. par contre, le paysage est superbe. Un très joli ruisseau torrentueux dévale le creux parmi d'énormes blocs de roche rousse et, tant à gauche qu'à droite, de puissantes falaises austères nous regardent suer sous le poids de nos vélos. La côte est sévère, rude, interminable et je fais plusieurs brèves pauses pour calmer mon coeur qui s'emballe...

 

 Laurent, escorté fidèlement par Tramouillon !!

 

Enfin, à 12h30 tapantes, nous franchissons la ligne du col, épuisés, lessivés et escortés de mille mouches (merci Tramouillon !!!).

 

 Enfin au Col !!

 

A présent, nous voyons la suite logique de l'itinéraire qui doit se dérouler hors sentier, au travers de l'alpage et d'éboulis fins... pas dit que ça passe sur le vélo... On verra bien !

 

 Le versant méridional de Val-Haute, par où nous allons descendre...

 

20 mn plus tard, on avait vu ! En fait, seuls le début et la fin de la descente sont sympa; la partie intermédiaire est trop caillouteuse et trop altérée pour la pouvoir rouler. Ce n'est pas grave, on a bien rigolé là-dedans, surtout avec les cris incessants de Tramouillon, notre mascotte, qui ne s'est jamais laissé distancer malgré nos accélérations et la pente raide !!!

parvenu au Clot de Pellegrin, un joli plateau d'alpage, nous traversons en direction du Col de Tramouillon sans perdre trop de dénivelée. 

Il ne nous reste plus que 100m de D+ pour rejoindre le col proprement dit.

Là-haut, nos 3 amis (Alain, Bertrand et fabrice) nous attendent paisiblement, vautrés dans l'herbe tendre ! Ils restent stupéfaits de nous voir arriver au col flanqué de notre bouc, qui remue la queue comme un chien et qui nous léchouille sans arrêt en quête de sels minéraux !!! Pour eux, c'est carrément l'hallu !! Pour nous, c'est devenu le quotidien de cette belle et riante journée !!!!!

Une fois les retrouvailles passées, on profite du paysage grandiose qu'offre ce superbe col, puis on se restaure pour de bon car nos estomacs crient famine !!!! 

 

 Au Col de Tramouillon, on retrouve les potes !

 

 Tramouillon le bouc, qui doit goûter une banane pour la première fois !!

 

 Du Col de Tramouillon, vue vers les Ecrins...

 

Un bon moment plus tard, il est temps de songer à la descente... Les vélos sont enfourchés, les selles sont baissées et c'est parti pour 1100m de D- sur d'extraordinaires singles veloutées d'aiguilles de mélèzes. Seuls quelques passages obligent à la prudence, le reste s'enchaîne plein gaz !

Vers le dernier tiers de la descente, nous rencontrons une randonneuse qui monte le sentier ; elle reste hébétée en voyant surgir 7 fondus sur leurs VTT à pleine vitesse et un bouc bêlant qui les suit tendrement !!! C'est pourtant là que nous perdrons Tramouillon, notre bouc, car il avait pris l'habitude de rester toujours avec le dernier du troupeau (celui qui grimpait ou qui descendait le moins vite en l'occurence!). Et là, Tramouillon s'est trompé et a pris la randonneuse pour quelqu'un du "troupeau" , et, la considérant "derrière" (alors qu'elle montait!), il a choisi de la suivre à son tour !!! 

C'en était fini de Tramouillon, de son omniprésence et de ses jolis bêlements et je dois avouer que ça m'a un peu pincé le coeur de le savoir reparti loin de nous !!! 

Pour autant, quand on regarde une carte, nous l'avons laissé à vol d'oiseau à moins d'un kilomètre de là où nous l'avions trouvé ce matin !!!! il aura tout de même gambadé près de 10 km avec nous !

Ceci dit, la descente de Tramouillon est extraordinaire et indescriptible !! il faut absolument la rouler au moins une fois dans sa vie de VDMiste !!! Le seul regret, c'est la présence d'une piste de débardage grossière qu'il faut suivre sur 350m avant de récupérer de nouveau le single.

Tout en bas, nous avons retrouvé les voitures mais l'eau glaciale du torrent de la Baiysse nous a attiré inéluctablement et nous sommes allés nous y rafraîchir pour détendre nos corps harassés par cette longue journée de ride !!!! 

 

 Au bord de La Baiysse

 

jour 4 :

 

Ce matin, je me suis levé d'humeur chagrine, sans l'envie de rouler...  Eut-il fallu monter 800 ou 1000m de D+ à VTT que j'aurais très probablement laissé mes compagnons rouler sans moi...

Mais aujourd'hui, tout le monde est d'accord pour faire une entorse à notre règle habituelle : une navette en voiture !!! Il n'y a que Laurent qui veut tout faire à VTT, soit !

Il part donc avant nous du camping et nous nous donnons rendez-vous à 9h30 au Col de La Pousterle, là même où nous étions 3 jours plus tôt !

Alain, Gilles, Eric et moi embarquons dans les voitures pour aller nous garer à la Station 1600 de Puy Saint-Vincent...

Vers 8h45, nous sommes prêts à rouler... encore faut-il trouver le bon chemin... Ce n'est que vers 9h que nous le trouvons enfin, déjà fatigués par nos aller-retours répétitifs ! 

bref, nous arrivons au col de la Pousterle à 9h35 mais Laurent n'y est pas... C'est étonnant car il roule comme un avion et devrait être là depuis quelque temps déjà... un coup de fil et nous voilà rassurés, il était allé à notre encontre mais sans nous trouver (normal, Laurent n'a vraiment pas le sens de l'orientation !!!!).

Donc, une fois le groupe réuni, nous entreprenons de nous lancer sur l'itinéraire du jour qui devrait se terminer par une magnifique descente...

En attendant, on mooooooonte et on n'arrête pas de moooonter !!!! Personnellement, aujourd'hui, je suis vraiment fatigué et si j'ai choisi l'option navette, c'était pour ne pas trop monter et pourtant, il faut bien se rendre à l'évidence, nous ne faisons que pousser les vélos tant la pente est raide...

J'ai envie de faire demi-tour, de retourner au camping, de tout arrêter car je sens au fond de moi que quelque chose ne va pas aujourd'hui...

Mais l'émulation joue son rôle et je me laisse motiver par mes compagnons de route...

Quoiqu'il en soit, chacun reconnaît que l'itinéraire n'est vraiment pas majeur. Nous sommes à des années-lumières de ce qu'on a connu les jours précédents... Mais bon, chacun se rassure en se disant que la descente sera fabuleuse...

 

 Juste avant la descente !

 

Enfin, après plus de 2 heures d'efforts soutenus, nous arrivons à la bascule ; au-delà, ça descend !!! 

Et pour descendre, ça descend même très très fort !!! Les disques rougissent, les plaquettes s'effritent et les VTT continuent leur course folle vers le bas... jusqu'à croiser un sentier de grande randonnée où les piétons sont nombreux (c'est l'accès facile à la Cascade de Narreyroux). C'est justement là qu'un couple de randonneurs nous prend à parti, se moquant quasiment de nous car "nous ne faisons que descendre en abîmant les sentiers, après être monté avec les télésièges..."; j'interpelle le gars en lui disant tout de go que, pour de tels propos, je l'aurais volontiers insulté s'il avait été de mes relations; je le fais pivoter et lui montre de l'autre côté de la vallée le Col de Vallouise et ses 2589m en lui expliquant que deux jours avant nous sommes montés là-haut en portant nos vélos sur l'épaule et en lui demandant s'il y a vu un télésiège... Bref, la conversation me déplaît car le couple en question est borné. Avec Gilles, nous décidons de prendre un peu d'avance dans la descente et nous plongeons sur le single rapide...

Plonger est le terme qui convient car, à peine avais-je fais 20m depuis le lieu où le groupe continuait de discuter avec les marcheurs que je me retrouve violemment projeté au sol, sans rien comprendre à l'erreur que je venais de commettre.

je reste prostré sur le sol, le buste meurtri, la respiration coupée et je m'efforce, avant tout mouvement, de faire un rapide check-up de ce qui est cassé (j'ai tout de même frappé à près de 25/30 km/h sur des roches qui bordent le sentier). J'ai le pectoral gauche qui me fait un mal de chien ainsi que la paume de ma main droite. J'entends courir mes potes qui viennent m'aider à me relever. j'ai la tête qui tourne et j'ai mal aux poumons...

je n'y comprends rien mais c'est Laurent qui va m'apporter la solution lorsqu'il me dit : "Ah, ben toi, tu rentres à pied..." Sur le moment, je pense que le cadre s'est cassé lors de la chute, mais non, en fait, Laurent me montre le cintre en carbone, brisé en deux à son point de faiblesse, là où sa section diminue...

 

Le cintre, brisé en deux : Fin des émissions pour moi ! 

 

je pense tout d'abord que le cintre s'est cassé en tombant mais non, il n'y a aucun angle entre ma potence et la direction de ma roue avant, comme cela se produit dès qu'il y a une vive contrainte exercée sur le cintre lors d'une chute... Là, c'est clair, le cintre a cassé net, sans donner de signe annonciateur et , debout sur mes pédales, en appui sur le cintre, c'est comme si je m'étais jeté volontairement au sol, d'un seul coup, de tout mon poids, à gauche de mon vélo !!!!

la douleur irradie d'un bout à l'autre de mon buste et j'essaye de tousser pour voir si une côte est cassée. je n'ai pas de douleur aigue à la toux, c'est bon signe...

Les potes s'occupent de moi comme ils le peuvent et organise un rapatriement. Toutefois, là où je suis, le plus simple est que je rejoigne un petit emplacement de parking, un peu plus bas pendant qu'Alain ira chercher sa voiture.

je me résigne donc à les attendre sur le petit parking...

mais au bout de deux minutes, pétri de courbatures et sans vouloir que les muscles refroidissent, je prends la décision de commencer à marcher pour descendre la bonne piste qui m'amènera à l'encontre d'Alain...

Finalement, me sentant capable de remonter sur le vélo, je me laisse rouler doucement, en ne freinant que de l'arrière et je me laisse aller ainsi, le corps tout douloureux, jusqu'à la route qui mène à puy- Saint-Vincent. C'est là qu'Alain me récupèrera 15 mn plus tard tandis que mes autres copains auront pu faire tout de même la descente intégrale de Narreyroux, qu'ils qualifieront ensuite de "plus belle descente du séjour" ... 

 

Epilogue :

 

Je ne regrette pas un seul moment passé lors de ces quatre journées en montagne. Je me demande bien pourquoi je le ferais ?

Il y avait de la bonne et belle amitié, des éclats de rire jusqu'aux larmes, des bonnes et des mauvaises blagues auxquelles on a rit pareillement, de la bonne bière, des singles interminables qu'on voudrait rouler éternellement, des paysages qu'on ne peut plus oublier lorsqu'on les a contemplé, des fleurs sauvages en tapis pour "bien décorer" la montagne...

C'est vrai qu'il y avait aussi tous ces moments où on se déteste d'être venu là parce que ça monte raide, parce que le vélo vous scie l'épaule et qu'on a envie de le jeter au loin, parce qu'on a soif et qu'on a plus assez d'eau, parce qu'un cintre casse et qu'on se fait mal...

Mais si on relativise, tout va bien, personne n'est immobilisé avec un plâtre, personne n'est sur un lit d'hôpital... 

 

Il ne reste que les bons moments, les plus belles images, les plus beaux rires, la joie de l'avoir fait et tant pis pour le reste !!!!!!!!!!! 

 

 

Mon pectoral bien écrasé !!

 

FIN.



17/07/2013
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