Ride in Queyras (11, 12 et 13 juillet 2012)
Comme le veut la tradition que nous nous sommes imposés, les potes et moi, nous avons posé quelques jours de congés pour avoir un long pont du 14 juillet !
Cette année, ce sera le Haut Queyras, avec un point fixe au camping du Gouret, à côté d'Aiguilles.
Jour 1 : 11 juillet 2012
Je quitte mon domicile proche d'Aix en Provence à 7h00 du matin, les yeux encore lourds d'une nuit trop courte... A 8h00, je passe récupérer Laurent aux Mées et on fait le reste de la route ensemble jusqu'à Ristolas.
Là, Gilles nous attend depuis un bon bout de temps et se rendort à moitié; nous le trouverons assis sur un gros caillou, à l'entrée de Ristolas, tout souriant comme à son habitude !
Gilles, tout sourire, à Ristolas.
Nous irons nous installer ce soir au camping, après notre journée de ride. Impensable de perdre encore du temps, la journée s'annonce trop belle !!
Le temps de stationner, d'apprêter les vélos et les pilotes, nous faisons route à VTT en direction de La Monta, un petit hameau situé 3 kilomètres plus en amont.
Il fait très beau malgré un vent de nord-ouest assez fort. La vallée du Guil est toujours aussi belle, verdoyante et lumineuse en ce milieu d'été.
Nous savons que la randonnée d'aujourd'hui ne sera pas très longue (environ 25 km) mais par contre, le D+ est conséquent : 1700m dont quasiment 1200m de portage/poussage !!!
Mais bon, la motivation est là et nous avons tous une énorme envie de rouler et de nous faire plaisir.
A La Monta, nous quittons la route pour emprunter un chemin qui commence à s'élever régulièrement dans la pente jusqu'à atteindre un mélezin. Là, le chemin s'efface pour laisser place à un sentier rude qui grimpe violemment en direction du Col Lacroix.
Mi-poussant, mi-portant, je profite de ma lenteur relative pour herboriser un peu ; c'est déjà un peu tard pour les fleurs de montagne et il faut beaucoup grimper en altitude pour en voir en pleine floraison.
Nous croisons quelques randonneurs qui descendent du Col Lacroix et qui hallucinent de nous voir porter nos vélos sur le dos. Tous nous encouragent et nous félicitent mais pas un, sans doute, ne s'imagine le plaisir indicible que nous procurera la descente du côté italien !!!
Enfin, nous sortons du bois de mélèze et le sentier se fait transversal et plus roulant. A droite, il borde un impressionnant à-pic avant d'entrer dans la haute vallée.
Laurent, dans les dernières centaines de mètres avant d'atteindre le Col Lacroix.
Au fur et à mesure que nous nous approchons du Col Lacroix, le vent arrière se fait plus fort, à tel point que nous atteindrons le col à une vitesse moyenne de 30 à 40 km/h alors que le sol continue de s'élever sous nos roues. Il faut serrer le guidon pour ne pas partir à la faute !!
Au col, il nous est carrément impossible de rester sur les vélos ! Un incroyable effet Venturi fait que le vent s'engouffre dans la passe pour y atteindre des pointes au-delà des 100 km/h !!! Progressant à pied, mon vélo de 12.8 kg se met instantanément en drapeau !!!
Je rejoins vite Laurent derrière l'ancienne cabane des douanes, en ruines, pour m'abriter du souffle colossal. Gilles est déjà descendu un peu du côté italien pour aller se mettre à l'abri.
L'ancien poste de douanes du Col Lacroix.
Nous nous retrouvons donc quelques minutes plus tard 200m plus loin et surtout plus bas, à l'abri de ce terrible vent.
D'ici, nous découvrons une bonne partie du Haut Val Pellice, l'une des plus belles vallées alpines du Piémont italien. Le paysage est stupéfiant de beauté et la vallée qui se termine en direction du Viso est une invitation à la randonnée alpine...
Le Haut Val Pellice, depuis le début du single.
Quant au single que l'on voit se dérouler devant nous, c'est la promesse de très grands moments de VTT !!! Il s'agit d'une très ancienne voie militaire édifiée tant bien que mal par l'armée italienne au cours des siècles passés et que la montagne a maltraité jusqu'à la réduire en un large single de pierres lustrées.
Laurent sur le fabuleux sentier qui descend vers le Refuge Jervis.
Nous nous élançons donc à tour de rôle sur ce superbe ruban de roche mêlée de terre claire, pour plonger de quelques 600m jusqu'à Ciabot del Pra et le Refuge Jervis...
Ce single, magique et bien technique, est l'un des plus beaux que j'ai descendu à VTT. Rapide, nécessitant beaucoup de concentration et de maîtrise, il offre des épingles ludiques, des marches affolantes, des pentes soutenues, le tout au travers d'un paysage à couper le souffle !
Moi, sortant de l'une des très nombreuses épingles de ce merveilleux single...
On le referait bien deux à trois fois d'affilée si ce n'était la longue et harassante remontée et le portage qu'il faudrait envisager !!
Enfin, joyeux comme des enfants un soir de Noël, nous arrivons dans la Conca del Pra, où la vallée s'élargit et où s'égaient vaches, cochons et randonneurs.
Gilles et Laurent posent devant le Ciabot del Pra et le Rifugio Jervis.
Il est 13h et nous allons déjeuner derrière le Refuge Jervis. La montagne est belle. C'est le bonheur !
20mn plus tard, à mon initiative, nous allons nous installer à la terrasse du Jervis, dans l'espoir de déguster une tarte à la myrtille (j'adore !). Hélas, aujourd'hui, elle est à l'abricot ! Tant pis, nous en mangerons quand même !!
Puis j'ai droit à un café "ristretto" comme Georges Clooney !!!
A la terrasse du Jervis, entrain de déguster les tartes à l'abricot !
13h50 : Je réveille Laurent qui faisait la sieste (comme d'hab'!) et nous poursuivons notre trip.
La suite sera violente, surtout sur la digestion et au plus forrt de la chaleur !! En effet, nous attaquons droit dans la pente, à quelques centaines de mètres seulement derrière le refuge, une côte interminable et très raide qui ne se calmera que 800m plus haut, au Col d'Urine !!
Au pied de la montée, je montre à Laurent (Gilles est déjà bien en avant) une orchidée que j'identifie à tort comme étant Pseudorchis albida (Orchis blanchâtre ou Orchis miel). C'est probablement la fatigue et la chaleur qui m'ont empêché de procéder à l'identification d'Herminium Monorchis, l'Orchis miel, que je voyais là pour la première fois de ma vie !!! Du coup, pas de photo de la belle et seulement de gros regrets après coup !!!).
En arrivant au replat des Grangia del Pis.
Derrière nous s'ouvre le Haut Val Pellice jusqu'au Granero et au Col Selliere.
Orchidée rare ou fleurs plus communes, la montée se poursuit inlassablement jusqu'à un premier replat, aux Grangia del Pis. Avec laurent, nous posons les vélos dans l'herbe pour gagner à pied une crête toute proche, histoire de voir à quoi ressemble cette partie du Val Pellice non encore découverte... Et là, arrivés sur la crête, nous stoppons net notre progression ! Un mètre de plus et ce serait une chute mortelle de plus de 150m !!! Pourtant, en venant jusqu'ici, rien ne pouvait laisser supposer un tel à-pic !! Nous restons très prudents car la crête est herbeuse et déverse volontiers vers l'abîme...
Les superbes Grangia del Pis, toutes en pierres sèches.
150m de vide sous nos pieds et une crête bien fuyante !!
Nous retournons aux vélos, stupéfaits, et reprenons notre longue ascension, toujours en poussant/portant nos montures.
Plus haut, ce sont de vastes landes à rhododendrons qui nous accueillent. Le sentier est meilleur et suit même un long replat. D'ici, nous voyons au loin le Col d'Urine, notre destination, fermé par un joli névé !
Tout au fond, notre objectif : Le Col d'Urine (2525m).
Nous roulons quelques minutes mais un grand troupeau de moutons va venir ralentir nos ardeurs ! Contrairement aux ovins français, toujours très inquiets à l'approche d'humains, ces moutons-là viennent brouter contre nos chaussures et nous pousseraient presque hors de leurs platebandes ! Il y a même un patou très débonnaire, pas agressif pour un sou ! Viva Italia !
Bibi, version berger transalpin !
Après être restés bien 10mn immobiles à attendre que le flux laineux ait fini de s'écouler, nous reprenons notre progression et rejoignons enfin Gilles à une croisée de sentiers.
Le chemin qui nous reste à faire pénètre désormais en haute montagne ; la rocaille devient omniprésente et la côte s'accentue violemment. Fini l'option "poussage", vive le portage permanent !!
Nous arrivons de la vallée transversale tout au fond (le Val Pellice) et devont encore grimper jusqu'au Col d'Urine...
Nous passons au pied de l'énorme masse de gabbro de la Tête du Pelvas et dirigeons lentement nos pas vers le Col d'Urine situé 300m plus haut... Sur la France, le ciel est d'un noir biblique et nous imaginons poursuivre bientôt sous l'orage. Pourtant, en italie, le ciel est à peine voilé par endroits...
C'est les traits tirés et les épaules meurtries que nous franchissons enfin le Col d'Urine à 2525m d'altitude. C'est la frontière entre nos deux pays mais l'histoire garde la mémoire des temps d'avant : On trouve là, une borne de pierre, côté italien à l'effigie de la croix de Savoie et, côté français, avec le dessin de la fleur de lys, rappelant ainsi que le nord de l'Italie appartint longtemps aux Princes de Savoie.
Au Col d'Urine, fatigués mais heureux d'en avoir fini avec l'énorme montée !!
Mais il y a bien longtemps déjà que les hommes ne se battent plus sur cette merveilleuse frontière et c'est tant mieux ! Quant à nous, il ne nous reste plus qu'à nous laisser descendre par de longs singles de terre claire en territoire français, sous le regard minéral de l'austère Pelvas !
De longues minutes plus tard, nous terminons un premier sentier très rapide, super amusant, qui nous emmène traverser un petit torrent.
Sur le versant français du col, on lâche tout !
S'ensuit une remontée où on alterne pédalage et poussage en louvoyant entre marécages et rhododendrons. Heureusement qu'il y a tout de même un sentier pour progresser !
Petite traversée à gué pour rejoindre la Collette de Gilly.
Un peu de plat puis c'est la remontée (l'ultime) à la Colette de Gilly, à 2366m.
Le Col d'Urine (au centre), d'où nous venons, vu de la Collette de Gilly et la Tête du pelvas à droite.
D'ici à la vallée et à Ristolas, ce sont 762 m de D- qui nous attendent !!! Et quelle descente !!!! Très rapide, très ludique dans la première partie, le terrain se veut plus pierreux et plus "éplinglu" dans la seconde ! J'arriverai en bas avec les bras et les épaules en compote !!! Gilles aussi est épuisé par ce sprint effrené dans cette très longue descente. Quant à Laurent, il est frais comme un gardon, à croire qu'il est vraiment né pour ça, ce garçon !!
Quelques coups de pédales supplémentaires et nous rejoignons la voiture, à Ristolas. Je sors les bières de la glacière.
Nos yeux pétillent de joie malgré la fatigue qui marque les visages. Aujourd'hui fut une très longue et belle journée !!!!!
Nous descendons vers 18h00 au camping du Gouret où il n'y a pas grand monde. Nous y choisissons un vaste emplacement car dès ce soir, nous serons rejoint par Alain et Geneviève, puis par Christian et Annie, et enfin dans la nuit par Jean-Michel...
Laurent et moi montons notre tente et Gilles la sienne.
Il fait plutôt frisquet car le Guil coule tout à côté et ses eaux sont glaciales. Quant au ciel, l'orage s'en est allé vers d'autres horizons et il fait très beau sur la vallée en ce début de soirée...
Jour 2 : 12 juillet 2012
Nous émergeons ce matin vers 8h30, d'une nuit qui fut à la fois fraîche mais aussi réparatrice !
Petit déj' au camping !
Le programme de la journée est plus qu'alléchant : Descente du Vallon de Bouchouse, plus connue des fondus de Vélo de Montagne sous le nom abusif de Descente du Col Vieux !!
A peine 225m de D+ pour 1106m de D- sur environ 8 km de distance !!!!!!
Cela oblige bien sûr à organiser une navette mais vu le nombre de véhicules qui peuplent aujourd'hui notre emplacement de camping, ce ne devrait pas être trop compliqué !!
Il est 11h00 lorsqu'enfin nous partons avec une voiture et un J5 pour organiser le premier voyage de cette longue journée. A 12h40, nous stationnons au niveau du Refuge Napoléon, au pied du Col Agnel.
Sur la route du Col Agnel, au niveau du Refuge Napoléon.
Pour se chauffer un peu, Laurent et Gilles me proposent d'aller à VTT jusqu'au col, à la frontière italienne. Pourquoi pas ??
Même si les premiers tours de roues sont difficiles à cette altitude (entre 2580 et 2744m), cela nous met effectivement en jambes pour grimper ensuite au Col Vieux.
Du Col Agnel, la vue sur le Val Varaïta s'étend jusqu'à la ligne frontière du Mercantour, en passant par le Gélas, l'Argentera, le Matto, puis plus proches le Pelvo d'Elva et bien évidemment, le Viso !!
Vue sur le versant italien du Col Agnel.
Le Rei di Pietra (le Roi de Pierre), c'est à dire le Mont Viso, vu du Col Agnel !
Nous cherchons et trouvons ensuite un raccourci qui nous permettra d'arriver plus rapidement sur le Col Vieux, sans perdre trop d'altitude. le single est très propre, quasiment roulant en intégralité et permet de gagner 150m de D+ sans trop d'effort !
Un quart d'heure plus tard, nous nous retrouvons tous au Col Vieux, dominé par la masse éboulée du Pain de Sucre. Face à nous, la splendide silhouette de la Crête de la Taillante nous fascine par sa beauté minérale. Il suffit ensuite de laisser plonger un peu le regard vers le nord pour découvrir la première partie du Vallon de Bouchouse et le Lac Foréant.
Au Col Vieux.
La première partie du Vallon de Bouchouse.
Là, tout rider qui se respecte sent monter en lui une envie irrépressible de hurler de joie tant il comprend alors que cette descente va être extraordinaire !!!
Et c'est avec la banane d'une oreille à l'autre que nous nous lançons dans l'aventure, prêts à surfer le très long single magique qui nous attend !
Laurent s'élance en premier, puis moi, puis Gilles et tout le monde suit le mouvement ! C'est d'abord très propre et rapide mais bien vite, il faut franchir un océan de roches en choisissant la meilleure trajectoire, puis un court névé très piégeux, avant de reprendre une course effrennée sur un sentier à nouveau bien marqué !!
Laurent, juste après le passage du névé.
Nous roulons vite, trop vite peut-être, mais notre joie de rouler ici est immense. Bien que très concentré sur l'étroit ruban de terre, on profite autant que l'on peut du superbe paysage qui se déroule à toute vitesse devant nous...
Le premier arrêt se fera sur les rives du Lac Foréant (rives protégées car elles abritent entre autres le Jonc glaciaire, une petite plante relique des dernières glaciations).
Vu qu'il est déjà 13h30, nous choisissons de déjeuner ici. Il y a quelque randonneurs mais l'ambiance et la convivialité sont au rendez-vous, enfin presque !! Nous croiserons tout de même un individu bien mal poli qui n'aura pas voulu me laisser passer alors même que je roulais au pas derrière lui et lui demandais très gentiment de me laisser un peu de place... "Moi d'abord !" m'a-t-il répondu méchamment et j'ai dû rouler un peu plus loin sur l'alpage pour enfin le dépasser ! S'il ne devait en rester qu'un (dixit "Highlander"), ce serait probablement celui-là !!!! Le con !
A la fin du repas, Annie, qui a fait la descente en mode randonnée pédestre, nous rejoint pour la sieste.
Les berges du Lac Foréant, invitation au pique-nique.
Prêts pour la pause repas !
Une demi-heure plus tard, la descente reprend, toujours à bonne allure et la vallée dévoile de nouveaux paysages, toujours aussi sublimes...
Un single en balcon nous amène jusqu'à un passage particulièrement technique qui oblige à enchaîner une magnifique dalle bien inclinée, quelques marches et un virage en dévers jonché de pierres tranchantes, le tout sur une vingtaine de mètres de D- bien engagés !! Seul Laurent passera à vélo l'intégralité de ce corridor piégeux.
Moi, dans le passage très tendu de la dalle !
Laurent enchaîne le passage.
Puis, c'est la descente, très "épinglue" jusqu'au Lac Egorgeou, plusieurs centaines de mètres plus bas. Ca n'en finit jamais et c'est un vrai bonheur. Les minutes passent et les bras se font lourds, les mains font mal mais il faut toujours rester bien concentré et maître du vélo ! Ici, l'erreur peut faire très mal !!
Ce qui nous attend encore !
Et ça aussi !!!
Soudain, le sentier se met à remonter sur 200m environ. Les muscles des cuisses et des mollets doivent à nouveau travailler dans le sens de la traction et ils ont du mal à l'admettre après ces longs kilomètres de descente ! Par chance, la distance est assez courte et la dénivelée raisonnable.
Laurent et Alain, qui connaissent déjà bien l'itinéraire, bifurquent soudain à droite sur le replat et nous les suivons, même si le sentier de descente se poursuit droit devant nous.
En fait, ils nous conduisent sur le plus beau belvédère qu'offre la vallée de Bouchouse...
Nous arrivons donc, par une belle dalle de granit sur une esplanade de roche et d'herbes folles qui s'arrête net au-dessus du vide. Et là, face à nous, sa majesté le Mont Viso dresse son fantastique trône de pierre vers le ciel, tout au bout de la très haute vallée du Guil. J'en ai le souffle coupé ! La vue est encore plus belle que celle que l'on a depuis le lieu-dit "Belvédère du Viso", à près de 350m sous nos pieds.
Un sublime point de vue sur la très haute vallée du Guil et sur le Viso !
Sa majesté, le Mont Viso (3841m).
Et tandis que je contemple ce géant des montagnes piémontaises, des images de son ascension me reviennent. Que d'émotions !! Je ne saurai dire pourquoi cette fabuleuse montagne me fascine à ce point...
Nous prenons de belles photos. J'immortalise Laurent dans une superbe descente de dalle avec le Viso en point de fuite puis nous reprenons la descente.
Laurent, sur la descente bien raide d'une belle dalle de granit.
Ce dernier tiers est varié, entre singles très rapides fuyant dans l'alpage, grandes courbes qui filent à toute vitesse sous les crampons, passages d'épingles encombrées de roches, traversées de ruisseaux avec explosion de gerbes d'eau, puis mélezin qui offre à rouler sa senille dorée et enfin, l'ancienne voie empierrée, véritable tape-cul quelle que soit la suspension du vélo !!!
Alain, avec sa GoPro vissée sur la tête !
Autant dire que nous rejoignons le Guil les bras en compote, les mains pleines de crampes mais il suffit de se regarder les uns les autres pour voir le bonheur indicible que nous avons ressenti tout au long de ces huit kilomètres de descente endiablée !!!!
Nous rentrerons par une piste longue et monotone (c'est sûr que tout paraît long et monotone après ce que nous venons de faire !) qui nous conduira jusqu'à Ristolas puis par la route jusqu'au camping.
Il est 15h00 lorsque nous posons enfin nos vélos à côté des tentes. Mais Laurent a déjà lancé l'idée de retourner faire la descente intégrale en soirée et il veut que je l'accompagne...
Sincèrement, la fatigue est là et j'hésite longuement avant d'accepter sa proposition. Mais Laurent est un bon négociateur et la façon qu'il a de me vendre son produit m'oblige quasiment à l'acheter !! "Tu verras, en soirée, la lumière est splendide, il n'y a quasiment plus personne sur le single et puis, maintenant, tu connais déjà, etc...etc...etc".
Alain, Christian et Gilles, bien fourbus !!
Laurent, Geneviève et Jean-Michel.
Bref, c'est OK, on y retourne !!!
Nous remontons donc en voiture avec les "récupérateurs" des véhicules de navette et c'est reparti pour un tour...
D'abord l'ascension du Col Vieux (bizzarement, ça passe mieux que ce matin; me suis-je habitué à la haute altitude?) et de nouveau la dégringolade vers le fond de la vallée à toute barzingue !!! J'ai un peu de mal à suivre Laurent, que je baptise affectueusement "le Moïse du VTT" car j'ai toujours l'impression que les cailloux s'ouvrent sous lui pour le laisser passer !! Mais il m'attend de temps à autre et finalement, on fait l'intégralité de la descente ensemble.
Je dois reconnaître que Laurent avait raison : J'aborde cette deuxième descente avec beaucoup plus d'aisance que la première fois, un peu parce que je connais les passages, un peu aussi parce que je suis "chaud" et en "osmose" avec l'environnement. C'est une sensation exquise que de piloter quasiment à l'instinct et de filer à toute vitesse sur ce sentier pourtant très technique...
Je passerai même sans trop de difficulté le fameux passage de la dalle et son virage pervers en posant toutefois un pied à terre !
Laurent avait raison sur un autre point encore : La beauté des lieux avec la lumière du soir !!! Tout est mille fois plus beau qu'autour de 13h et je fais quelques nouveaux clichés à l'occasion de chaque pause.
La fantastique montagne de la Taillante.
Lauréant sort du verrou rocheux du Lac Foréant.
Le single se déroule à l'infini au coeur de l'alpage.
La cathédrale de roche, le Mont Viso...
Nous mettrons cette fois-ci environ 45mn (je n'ai pas compté les temps d'arrêt) pour réaliser l'intégralité du parcours. Ca peut sembler long pour parcourir 8 km mais la technicité de la descente casse les vitesses élevées.
Cette fois-ci, nous rentrons par la route jusqu'au camping, que nous rejoignons 25mn plus tard, après nous être pris le vent de face tout au long du trajet de retour !
Geneviève et Alain.
Gilles est parti ce soir, il bosse demain et nous regrettons tous son départ. Demain, nous ferons le Col de Furfande et sa superbe descente et il aurait bien aimé ce très beau parcours...
Jour 3 : 13 juillet 2012
C'est notre avant dernier jour de ride et, malgré quelques courbatures, nous sommes tous d'attaque pour affronter le plat du jour 'pas plat du tout d'ailleurs !!) : Furfande !
Hier soir, un autre pote nous a rejoint, Fabrice, et il est dans les starting-blocks dès le petit matin !
Après une brève discussion, il est décidé que seuls Laurent, Fabrice et moi grimperons les 1000m de D+ du Col de Furfande à VTT tandis que Alain, Geneviève, Christian et Jean-Michel feront une navette jusqu'au parking supérieur, ce qui ne les obligera à grimper que les 350 derniers mètres du col sur le vélo (tricheurs, va !!).
Les trois lauréats à la "grosse ascension" partent donc une petite heure plus tôt et nous laissons nos véhicules à Arvieux. Le ciel est bien menaçant et cela nous étonnerait beaucoup de terminer le périple tout sec !
Laurent, à Arvieux.
La côte est bien longue (10 km) et propose une moyenne ascensionnelle de 10%, avec toutefois des parties de plus de 18% vers le col !! Laurent, Fabrice et moi montons à bon train, à une moyenne de 600m de D+ à l'heure... Pas mal pour des petits gars bien fatigués des jours précédents !
Tandis que nous sommes aux deux-tiers de l'ascension, le J5 de Jean-Mi nous dépasse en peinant dans la côte et en crachant son gasoil brûlé !
20mn plus tard, nous nous retrouvons tous au parking supérieur, eux tout frais mais froids dans l'effort, nous bien crevés mais chaud bouillant pour finir à vélo !
Pourtant, aucun de nous n'ira jusqu'au col sur le vélo ! Même si c'est notre trio de finishers qui arrive loin devant, nous aurons tous trois posé pied à terre à moins de 200m du col, les mètres les plus violents !
La côte terminale du Col de Furfande.
Alain est "out", à quelques centaines de mètres sous le col.
Christian pousse...
Au col, il fait un froid de canard. Nous nous rassemblons rapidement puis descendons comme des flèches par une superbe descente au coeur de l'alpage, d'abord vers l'ouest puis vers le Refuge de Furfande et son magnifique plateau d'alpage.
Au Col, sous un ciel bien gris !
La descente sur le Refuge de Furfande.
Le Refuge.
Là, nous nous installons pour déjeuner mais il fait très froid et il y a un fort vent. La gamelle est bien vite avalée et tout le monde rentre dans le refuge pour se mettre au chaud.
Ayant eu la chance de déguster une succulente tarte à la myrtille, ici, il y a 4 ans, j'en commande une part ainsi qu'un café. Mais hélas, la serveuse, très mignonne, est navrée de m'annoncer qu'il n'y a pas aujourd'hui de tarte à la myrtille et qu'il faudra savoir se contenter soit d'une tarte à l'abricot (encore !!!!?), soit d'une tarte chocolat/orange...
Ce sera donc mon choix (marre de la tarte à l'abricot !), accompagnée d'un café.
Je fais bien vite école et presque tout le monde se commande une petite patisserie ou un café bien chaud !
Tartes et cafés !
Mais il faut repartir, même si le temps est toujours aussi maussade...
Nous filons donc sur le magnifique single du Col de la Lauze et, un instant déconcentré (digestion ??), je m'en mets une belle, heureusement sans gravité !
Après une pause photo au Col, nous entamons la descente, très rapide et ludique, avec parfois quelques passages rocheux assez techniques. Ce sera l'occasion de quelques chutes à l'arrière du peloton (!) mais aucun bobo n'est à déplorer.
Au Col de la Lauze.
Le reste de la descente est fantastique, le sentier prenant en enfilade un long travers descendant, offrant de très belles vues sur les Gorges du Guil, mille mètres plus bas !
Fabrice sur le single du Peyron.
Puis, ça remonte un peu pour rejoindre les Chalets du Peyron où nous décidons de faire une longue pause, vautrés dans l'herbe, sous un chaud soleil enfin revenu !!
On reprend les affaires sérieuses derrière une aire de pique-nique. Le single nécessite au départ des relances incessantes puis, peu à peu, la pente s'accentue et enfin, on peut tout lâcher. Alain est passé devant et filme vers l'arrière avec sa caméra embarquée GoPro. A un moment, tandis qu'il met un très gros coup de frein arrière, surpris par un brusque virage à gauche, je vois carrément sa roue arrière quitter le single et flotter une fraction de seconde dans le vide. Je crie car je pense qu'il va tomber mais Alain devait charger énormément l'avant à ce moment-là et le vélo repart sans broncher !!! Oufff!!!!
Et on continue, dévalant la pente comme des malades, freinant au dernier moment en fonction des racines, des troncs de mélèzes et autres pièges. On rit comme des fous, on se fait peur mais on aime ça !!
Geneviève en termine avec la très longue descente depuis Furfande.
Bien plus tard et bien plus loin, on en termine au pied du village d'Arvieux, avec un immense sourire sur nos visages bien bronzés !
Pour Laurent, Christian, Geneviève et moi, ce sera le fin des hostilités. Alain emmènera Fabrice et Jean-Michel jusqu'au proche Lac des Roues pour une dernière descente jusqu'à Château-Queyras...
Et tandis que Laurent et moi remontons en voiture la longue piste du Col de Furfande pour aller récupérer le J5, Christian et Geneviève s'installent confortablement à la terrasse d'un café.
Une heure plus tard, nous revoilà au camping, prenant d'assaut les douches !
Ce soir, toute la bande a prévue d'aller se régaler les papilles au restaurant, à Abriès.
Chose dite, chose faite, nous voilà tout beaux pour aller nous restaurer et changer un peu des pâtes bolognaises !!!
A Abriès, prêts à dévorer un boeuf !
De gauche à droite, Jean-Michel, Laurent, Geneviève, Annie, Alain, Fabrice et Christian.
Malheureusement, tandis que nous sommes bien installés au resto et que nous commençons à nous régaler de bons petits plats locaux, Laurent apprend par téléphone une mauvaise nouvelle : Sa fille est tombée sur la tête en s'amusant et est en observation à l'hôpital. Cette nouvelle nous attriste et confirme qu'il nous faudra rentrer demain matin sur Digne.
C'est donc ainsi que s'achève ce fantastique périple queyrassin où l'amitié, le bonheur d'être ensemble et la joie de rider ont toujours été présents.
Vivement le 14 juillet l'an prochain... Allez donc savoir où nous irons poser nos roues ??!!
NDLR : La fille de Laurent va très bien ; 3 points de suture tout de même mais pas de perte de connaissance. Elle a passé tout le reste du week-end chez elle à s'amuser comme une folle avec ma fille !!!!!
Au départ du Col Lacroix, côté italien...
L'intégralité des photos sur Picasa :
https://picasaweb.google.com/104675165079638287183/VDMEnQueyras1112130712
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