Au fil des roues, au gré des pas...

Au fil des roues, au gré des pas...

Winter is coming !!!

 

Winter is Coming...

 

Et oui, il n'y a pas que dans Games of thrones que "l'Hiver arrive" !!!

Nous, on l'a vu arriver entre le 21 et le 22 octobre 2014, à l'aplomb du Pic de Pelvat, tout au bout de l'Ubaye...

 

Mardi 21 octobre 2014 :

 

L'un des privilèges à être devenu Haut-Alpin, c'est que je gagne deux heures de sommeil lorsque je pars en montagne !!! 

 

J'émerge donc à 6h00 du mat' de mon lit douillet et, sitôt le café englouti et la douche prise, je file via Tallard et Espinasse jusqu'au Lauzet sur Ubaye où Laurent me rejoint.

Il fait doux (environ 14°C) et le temps est un peu voilé. Laurent à les yeux collés par le sommeil mais il a la pêche, comme d'habitude !!

Je laisse ma voiture ici et, accompagné par Laurent, je pars rejoindre Jocelyn à Saint-Paul sur Ubaye, le dernier vrai village de la vallée.

 

Jocelyn a passé sa nuit au Gîte de la Souste, après une première journée occupée à chercher de la pyrite et des quartz entre Barcelonette et Jausiers... On l'attrape au p'tit déj', ce qui nous amène à faire connaissance avec des randonneurs bien sympathiques.

Mais bon, si sympathiques qu'ils soient , il est temps de se remettre en route et de rejoindre en voiture le bout de la vallée, à Combe-Brémond.

C'est lorsque les sacs à dos basculent sur les épaules que les choses se compliquent. Ceux-ci sont déjà bien lourds et si notre récolte de cristaux est bonne, le retour sera violent !!! Mais bon, à l'heure qu'il est (9h30!), peu importe !! Ce qui compte, c'est le plaisir d'être là, entre potes et la perspective d'aller se perdre tout là-haut, dans les contreforts du Pelvat, en quête du "cristal" unique !!!!

 

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 Jocelyn, au Plan de Parouart.

 

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 Leçon de géologie...

 

Dans la haute vallée, les mélèzes ont viré à l'orange ; les forêts sont devenues l'immense pelage d'un renard roux. Seul le soleil manque à l'appel. Le ciel est grisâtre, comme une plaque opaque collée au plafond de la terre...

 

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 Le Péouvou qui domine le Plan de Parouart.

 

Nous avançons par le sentier de la rive droite (orographique) et je m'imagine déjà pilotant mon quad (en commande) sans subir le poids extrême de mon sac à dos. Eh oui, je dois vieillir...

Chemin faisant, nous parlons géologie ; Laurent, très curieux et totalement profane, veut toujours en savoir plus sur la géomorphologie du coin et sur la naissance des cristaux que nous devrions trouver.

Jocelyn, qui fait rarement ce genre de sortie, peine à suivre et se laisse distancer. Il faut dire que c'est Laurent qui mène l'allure et il marche vite le bougre !!

 

Nous traversons l'Ubaye par la belle passerelle du Plan de Parouart, puis le Torrent de Chabrières plus ou moins à gué. Enfin, après la première heure de marche, nous arrivons au départ du sentier du Col de l'Autaret.

 

Celui-ci se met à monter et les sacs commencent à peser. La trace est entièrement couverte d'un magnifique tapis roux mais contrairement à ce que j'imaginais, il n'y a pas le moindre champignon !!

 

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 Jocelyn peine à terminer la montée à la cabane.

 

Au terme d'une nouvelle heure, nous atteignons enfin la Cabane de Chabrières. Comme je m'en doutais, le berger l'a désertée depuis longtemps. L'abri à "Radonneurs" (c'est écrit ainsi sur la porte !) est toujours ouvert, mais il y règne une odeur peu agréable : Des croquettes pour chiens ont été renversées en grand nombre à même le sol.

Quoiqu'il en soit, c'est l'unique endroit où s'abriter pour la nuit, du moins pour Joss et moi car Laurent a emmener une tente.

 

Il est 12h00 bien passées lorsque nous nous installons pour le déjeuner. Le berger a fabriqué d'astucieuses chaises en bois et en pierre dont nous profitons pour poser nos corps bien fatigués.

Sardines à l'huile, sauciflard et fromage feront notre bonheur. 

 

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Joss et moi.

 

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 Le Pic de Pelvat depuis la cabane, sous un ciel trop gris...

 

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La Casse des Marchands et la frontière italienne tout au bout.

 

Une heure plus tard, les sacs allégés de tout le superflu, nous partons à l'assaut des grands éboulis à cristaux du Pelvat .

Le souffle un peu court, pas après pas, nous remontons la face nord-ouest.  Laurent découvre les premières cristallisations, tombées du haut de la falaise gigantesque qui nous dominent.

Je me retrouve en train de suivre les potes tandis même que j'avais décidé d'aller seulement sur la face nord-est, la seule que je n'ai jamais pu correctement explorer pour cause de neige. Je rage au fond de moi car je sais que je perds du temps et que le seul moyen d'aller là où je veux, c'est de remonter l'horrible couloir nord que je  connais trop bien pour l'avoir déjà remonté par deux fois !!! 

Mais je n'ai plus le choix, je suis désormais trop haut dans cette face pour la contourner... 

Je passe le couloir au prix d'un effort extrême ; là, Laurent cesse de me suivre ; la montée est trop pénible ; il contourne le piler nord-est et me rejoindra plus tard...

 

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L'éboulis de la face nord, épuisant à remonter !

 

C'est là que le vent à commencer à souffler... D'abord doucement comme une bise légère mais tenace, puis de plus en plus fort, en rafales régulières. En l'espace de quelques minutes, mon souffle s'est transformé en buée et il s'est mis à faire froid. Comme ça, d'un coup !! "Winter is coming" me suis-je dis, en référence à ma série préférée, Games of Thrones !!!

Je suis sorti du couloir épuisé et transi. Au dessus de ma tête, la puissante falaise de basalte du Pelvat se découpait désormais sur un magnifique ciel pur. Plus rien ne ressemblait à avant, cet avant gris et tiède que nous avions vécu tout l'après-midi.

 

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 Le ciel se dégage à grande vitesse !!

 

J'ai passé de nombreuses journées en montagne et pour autant, je n'ai jamais vu un revirement météorologique de cette ampleur ! Mais j'étais encore loin d'imaginer ce que serait les heures à venir ...

 

Comme je m'en doutais, c'est sur cette face de la montagne que je commençais à trouver quelques pièces intéressantes. Rien d'exceptionnel pour autant mais c'étaient là les premiers indices d'une belle minéralisation.

 

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 Un bloc de 25x25cm, bien sale mais couvert d'épidotes et porteur de beaux cristaux de quartz.

 

En-dessous de ma position, Laurent fouillait l'éboulis méthodiquement. Parfois, il me rejoignait pour me montrer l'une de ces trouvailles et je lui conseillais de ne garder que les plus belles. Sans surprise, nous n'y avons trouvé que de l'épidote, du quartz, de l'albite et de la calcite, comme les fois précédentes.

 

Pris par notre recherche méthodique, nous n'avons pas vu passer l'heure et il était déjà 17h30 lorsque nous nous sommes décidés à quitter le secteur pour entamer notre longue descente vers la cabane. 

Un chamois, un beau mâle, a surgi d'une crête avant de disparaître de nouveau dans les à-pics du pilier nord-est.

Et tandis que je levais la tête machinalement, je vis furtivement la silhouette majestueuse d'un gypaète barbu. Un clignement d’œil plus tard, l'immense rapace basculait par-delà le Pelvat pour ne plus réapparaître de ce côté-ci du versant. 

En descendant le grand éboulis, je pensais à cet oiseau exceptionnel, le plus grand de la faune européenne et à la longue migration qu'il devait s'apprêter à réaliser dans les prochains jours. Contrairement à l'aigle royal, le gypaète quitte la montagne à l'arrivée des grands froids.

 

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 En descendant vers la cabane...

 

A 18h15, glacés et bien fatigués, nous avons rejoint Jocelyn à la cabane, depuis longtemps plongée dans l'ombre de la Pointe Basse de Mary. De son côté, il n'avait pas trouvé grand-chose. Nous nous sommes montrés quelques trouvailles tout en parlant de la soudaineté du froid et du caractère désagréable de ce vent en rafales...

 

Laurent a sorti une fiole de pastis, des "tucs" ; j'ai sorti le figatelli et Jocelyn un bon saucisson de pays. Qui de l'alcool ou de la nourriture nous a réchauffé, je ne saurais le dire mais enfin, nous nous détendions, rions et partagions un moment de joie et de bonne humeur. A ce moment bien tardif de la journée, plus personne ne pensait aux cristaux laissés dans la montagne ...

 

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A l'apéro, par 0°C !!


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Joss, tueur de cristaux !!!


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Laurent, tueur de gamelle !!!

 

A 20h20, nous nous sommes installés pour la nuit. Laurent avait monté sa tente sur le parvis devant la cabane. Jocelyn et moi dormirions dans la cabane, moi sur le bas flanc où j'avais déjà passé quelques nuits et Joss sur une sorte de vieux sommier rouillé et déglingué qui allait couiner toute la nuit à chacun de ses mouvements !!

10mn plus tard, chacun était blotti au fond de son duvet, prêt à affronter la nuit fraîche de la haute-montagne. Enfin, c'est que nous nous étions dit...

 

C'est vers 22h00 que la tempête s'est abattue sur la cabane.

Un vent extrêmement violent, soufflant en rafales rugissantes, s'est mis à envahir la vallée. De ses mains invisibles, il s'est mis à secouer les tôles du toit comme s'il voulait les arracher. De ses poings glacés, il s'est mis à marteler la porte et les murs comme s'il voulait les enfoncer, et chaque rafale semblait plus redoutable que la précédente !! C'était comme essayer de dormir sous une tornade.

Je pensais à Laurent, à sa petite tente, là, dehors, et je me demandais si elle tiendrait le coup. 

Je n'ai quasiment pas fermé l’œil de la nuit même si le lendemain, Jocelyn m'a dit que j'avais ronflé (?!). Sans doute me suis-je sporadiquement assoupi quand mon corps fatigué a réussi à relâcher un peu sa vigilance ? 

Nuit de merde... !!!

 

Mercredi 22 octobre 2014

 

Le jour m'a réveillé depuis longtemps car l'unique petite fenêtre de la cabane n'a pas de volet. En plus, le tanka qui ferme normalement la collerette de mon duvet a cassé, tôt dans la nuit, et pour éviter de mourir de froid, je devais sans cesse tenir le cordon de serrage tendu au maximum. Un relâchement et l'air glacial venait s'engouffrer dans le duvet !

C'est par la même fenêtre que je vois passer Laurent. Au moins, il aura survécu à cette horrible nuit de tempête ! 

Jocelyn roupille encore. Je quitte mon duvet, met les "grosses", passe la doudoune et je file soulager une envie bien naturelle.

Et là, tout à coup, je réalise que tout s'est figé dans la nuit. Chaque ruisseau, chaque cascade, chaque torrent n'est qu'une masse de glace d'un joli blanc bleuté !! Laurent me rejoint ; il est aussi surpris que moi par cette chute brutale des températures. Il me raconte sa nuit, sa peur de voir le double toit s'envoler et disparaître à jamais... Hors de la cabane, il a imaginé que nous passions une bonne nuit, bien isolé du froid et du bruit du vent !! Je lui explique qu'il n'en est rien et que le vacarme à l'intérieur de la cabane était insupportable.

 

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Au p'tit déj', par -10°C !!!!


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La tente de Laurent a tenu le coup malgré la tempête !!

 

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Selfie en mode congelé !!!!

 

Le vent, qui s'était un peu calmé en fin de nuit, reprend de sa vigueur au petit matin. Toujours en rafales, toujours aussi froid !! Il fait -10°C ce matin et, compte tenu de ce que l'on appelle le vent relatif, nous avons la sensation d'un froid à -25°C. Impossible d'exposer le moindre bout de peau sans risquer des gerçures.

D'ailleurs, lorsque Laurent verse un peu d'au dans sa gamelle pour préparer son thé, celle-ci gèle instantanément au contact de l'aluminium ! C'est sidérant !!!

Jocelyn émerge enfin. Nous déjeunons rapidement d'un café ou d'un thé brûlant, avant de nous activer au pliage des duvets et matelas.

 

La journée promet d'être très belle : Le ciel est d'un bleu magnifique mais cette clarté se paye au prix fort : celui d'un froid cuisant et d'un vent très violent.

A 9h45, nous remontons les pentes raides au nord de la cabane. Nous ne commettrons pas l’erreur de la veille et contournerons le piler nord-ouest pour accéder sereinement là où nous avons arrêter nos recherches hier. déjà, Jocelyn est à la traîne, loin derrière sur le sentier.

 

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Au nord-est, tout est dégagé !!


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Vue sur la Fontsante...

 

Avec Laurent, nous attaquons la pente très raide de l'éboulis nord-est. Très vite, nous tombons sur un énorme bloc qui offre une belle veine bien cristallisée. Nous l'attaquerons alternativement à la massette et au burin pour en extraire quelques beaux cristaux de quartz et d'albite, couronnés d'épidotes. Enfin de vraies belles pièces !!! 

 

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Au boulot !!


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 Cristallisations ...

 

Plus haut, j'emmène Laurent rejoindre le pied de la paroi. Nous y trouvons nos plus jolies pièces, notamment un buisson d'épidote où les gerbes mesurent 2.5cm de long et d'où émergent quelques quartz. Ce sera ma plus belle trouvaille en trois ans de recherche ici.

Laurent se fait également plaisir : Lui qui ne connaissait rien à la minéralogie hier matin, le voici qui commence à prendre du plaisir à la récolte de belles pièces !!!

 

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 L'austère face nord-est du Pelvat, riche en minéralisations.

 

Mais le temps passe. Nous avons pour projet de faire le tour du Pic de Pelvat, en passant par le Pas de Gandin. Impossible donc de trop lambiner car même si la distance est courte, le terrain est très escarpé et le cheminement bien lent. 

 

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Vue panoramique du Plan de Gandin ; notez le lac asséché et les ruisseaux pris par la glace !

 

Jocelyn est resté dans la partie basse de l'éboulis, sur une veine de quartz/albite/épidote. Nous ne le reverrons plus jusqu'au retour à la cabane.

 

Avec Laurent, je longe régulièrement le pied de la paroi, les yeux rivés au sol. De temps à autre, de jolies pièces finissent dans mon sac mais la géologie change lentement et la calcite est de plus en plus présente en allant vers l'est. Bientôt, nous ne chercherons même plus le moindre cristal. 

A un moment, une bonne dizaine de cailloux dévalent de la montagne, entre Laurent et moi, pour nous rappeler que le danger est omniprésent ici. 

Le vent, glacial et très violent nous oblige à beaucoup de prudence car nous cheminons dans un labyrinthe de blocs de basalte et seul un bon équilibre permet d'y éviter la chute. Seulement, lorsque une rafale arrive, rien ne va plus, on tombe aussitôt et il faut très vite corriger la trajectoire du pied pour le poser de nouveau en sécurité...

 

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 Laurent cherche un endroit à l'abri pour le repas de midi.

 

C'est donc très tendus et épuisés que nous arrivons au bout de la très longue face nord-nord-est. Laurent me propose de déjeuner. Le cœur n'y est pas car il fait terriblement froid mais il faut pourtant remettre un peu d'énergie dans nos carcasses éreintées. 20mn y suffiront, froid oblige !!!

 

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Difficile de manger quand la bouche est engourdie par le froid !


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Brrrrrr !

 

Nous repartons donc pour l'assaut final du Pas de Gandin, à 3070m. La pente est régulière et malgré les terribles rafales qui nous empêchent de respirer, nous atteindrons la ligne de crête sans trop de difficultés.

 

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 Dans la montée au Pas de Gandin... On a marché sur la lune !!

 

Ici, et dans la pente, le terrain est étrange : des schistes lustrés d'un noir de charbon brillent d'un éclat gras comme s'ils étaient huilés. Mais le long de la crête, ce sont des sables gris, beige et noirs qui nous attendent mais des sables lourds, denses encore mouillés de la fonte des derniers névés.

Un dernier coup d’œil à l'austère face nord-est, plongée dans l'ombre éternelle des jours plus courts, et nous repartons pour le versant est, ensoleillé mais toujours aussi venté ! 

 

De ce côté-ci, c'est le repaire des bouquetins et des chamois. A notre arrivée, tout ce beau monde s'enfuit au grand galop. C'est tout juste si j'ai le temps d'immortaliser deux chamois dans leur fuite !

 

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Chamois...

 

Enfin, par de longues pentes sableuses noires et brunes, nous rejoignons le Col de la Bouteille, à l'extrémité orientale de la longue échine du Pic de Pelvat.

Je ne sais pas pourquoi ce nom étrange ? Peut-être est-ce dû au coloris si particulier de la roche là-haut, à la teinte d'un beau vert noir ? Quoiqu'il en soit, l'endroit est spectaculaire et plus qu'intéressant pour un géologue. D'un côté, à l'ouest du col, c'est le domaine du basalte, du grès et des schistes lustrés. De l'autre, c'est une vaste nappe de calcaire qui s'étend jusqu'à la Tête de l'Autaret. La fracture est nette, sans appel !

Et là, à la jonction des deux, s'écoule aujourd'hui un torrent de glace d'un beau blanc de neige. Le paysage est à couper le souffle, si ce n'était que le vent s'en charge déjà !!!!!

 

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Au Col de La Bouteille.


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 Sculptures de glace et de roc.

 

Il est 15h et, si nous ne voulons pas arriver trop tard aux voitures ce soir, il est temps d’accélérer la cadence.

Sans un mot, accablés de fatigue, nous cheminons sur de longues dalles de calcaire blanc pour descendre peu à peu vers le Plan de Chabrières, 400m plus bas. Et jamais le vent ne s'arrête de hurler à nos oreilles...

 

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Dans la descente du Vallon de La Bouteille.


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Glace...

 

Le Plan atteint, nous poursuivons vers La Casse des Marchands puis vers la cabane. Notre marche est désormais mécanique , sans conviction si ce n'est celle d'en terminer. Nos camelbacks n'ont pas dégelé de la journée et nous n'avons quasiment pas bu d'eau depuis le départ de la cabane. Les corps sont déshydratés, mis à mal...

 

A la cabane, Joss n'est pas là ; nous sommes un peu inquiets car il est resté seul toute la journée, loin de tout. J'essaye un appel au talkie et, par chance, le voici qui me répond ! Il est sur le retour et nous aperçoit de là où il se trouve.

Le temps de faire un café, il arrive. Nous discutons un peu de nos dernières trouvailles, de nos choix d'itinéraire, du froid, du vent et de notre fatigue !

Puis, c'est le grand voyage de retour. Les sacs encore très lourds sur nos épaules meurtries, il nous faut porter en plus un gros sac de cailloux. Pour ma part, j'ai été raisonnable ; je n'en redescends que 10kg environ. Mail il faut les porter et ce poids supplémentaire aura raison de mon dos dès le lendemain !

Nous mettrons quasiment 2 heures pour rejoindre la voiture à Combe-Brémond. Jocelyn est tellement mal en point qu'il demande à Laurent de venir le chercher aux dernières maisons puisque la piste est carrossable quoique normalement interdite...

Les dernières centaines de mètres sont les plus rudes. Je n'ai qu'une envie : Que tout cela s'arrête enfin !!! J'ai ma dose pour aujourd'hui !!!!

 

Epilogue :

 

J'écris cet article trois jours après la fin de notre échappée belle.

J'ai la crève, d'énormes cernes sous les yeux (yeux que j'ai gardé 24h injectés de sang, probablement à cause du vent), une douleur suraiguë du côté de l'omoplate droite (contracture ?) et le souffle court à l'effort !

J'ai nettoyé presque toutes mes pierres. Certaines sont magnifiques mais aucune de mes photos (prises à la hâte) ne permettent vraiment de les mettre en valeur !!!

Je suis fatigué, je me demande parfois pourquoi je fais tout ça... Puis, je me mets devant ma vitrine, j'allume la rampe de spots et je plonge mon regard dans tous ces chatoiements, toutes ces irisations, tous ces feux multicolores... Je caresse du regard les cubes, les pointes, les arêtes, les gerbes de cristaux, toute cette extraordinaire géométrie qui fascine l'homme depuis l'aube des temps.

Et là, bercé par la beauté cristalline de chaque pièce, mes yeux se posent délicatement sur une pierre verte et blanche d'où surgi un quartz parfait... Elle vient du Pelvat. Elle me ramène à lui...

Je sais pourquoi je fais tout cela...

 

 

Ci dessous, quelques (très) mauvais clichés des plus belles pièces:

IMGP8197.JPG

7 x 5 x 4cm


IMGP8204.JPG

5 x 3 x 5cm


IMGP8205.JPG


IMGP8208.JPG

6 x 3 x 3cm

 

IMGP8210.JPG
 

 

 IMGP8214.JPG

7 x 5 x 4cm


IMGP8220.JPG

Dim. du seul cristal : 7 x 1 x 3cm

 



25/10/2014
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