De neige, de boue... et deux roues !!!!
Bon, me revoilà avec une nouvelle histoire rocambolesque à vous raconter !!
Un petit séjour "looser" qui aurait pu mieux se passer mais qui nous laissera pour longtemps des souvenirs... imputrescibles ? Non, intarissables !!!!
Notre histoire commence par une idée un peu folle (la mienne, évidemment !) qui m'amène à penser que je pourrais me faire un beau petit trip en moyenne montagne, histoire d'y étrenner mon nouveau joujou, mon Yeti 575 (pour les profanes, c'est un VTT ; pour les puristes, c'est une légende sur roues !!).
Bref, je poste bêtement ma brillante idée sur mon forum préféré, XVTT pour ne pas le nommer (!!) et j'attends, tel le pêcheur moyen, de savoir qui va mordre à l'appât !!!
Le soir même, j'en ferre un, tout jeune et tout fou; j'ai nommé mon copain Kevin, trente ans, un physique de jeune premier et une pêche d'enfer !!
Déjà, je ne partirai pas tout seul et ça, c'est une bonne nouvelle !
Et dès le lendemain de la parution de mon post sur XVTT, j'ai un deuxième mordu qui vient chopper le convoi. Ce sera Gilles, compagnon de mes 3 jours en Diois, un physique d'ascète (ou de grand sage) et une bonne humeur qui permettrait presque de traverser un désert sans eau !
Ah, les pauvres, s'ils avaient pu savoir...!!
Ah oui, au fait, je ne vous ai pas dit où nous allions !
C'est dans la vallée très reculée et très perdue du Sasse, au nord-est de Sisteron que j'avais choisi d'aller perdre mes joyeux compagnons. J'ai donc réservé un gîte par là-bas et nous sommes partis avec vélos et bagages en ce frais matin du 24 avril 2012...
Quelques 130 et quelques kilomètres plus loin, nous arrivons donc à destination. Le gîte est loin de tout, la bâtisse est très belle, tout en pierre et le terrain est immense (nous apprendrons plus tard que notre hôte possède 60 hectares de terrain escarpé qu'il ouvre volontiers au 4x4 (au moins, là, c'est privé) et qu'il possède même un altiport (une piste d'atterissage en pente pour freiner les avions !!) au sommet de sa propriété !
Alentour, le paysage est plutôt sympathique. Seule ombre au tableau, la limite basse de la neige que j'estime en face sud à 1500m et que je suppose être de 1300m en face nord ! Vu que notre randonnée d'aujourd'hui doit nous conduire à 1800m, je crains le pire !!!!
Il est 10h30 lorsque nous quittons le gîte, délestés de nos voitures et de nos affaires. Et c'est joyeux comme des enfants que nous nous tirons la bourre sur l'excellente piste qui descend de 250m pour rejoindre la vallée du Sasse. Le ciel est un peu nuageux mais rien de bien méchant et il fait relativement bon...
Nous remontons la vallée par la route, peu fréquentée et plutôt pittoresque jusqu'au Forest-Lacour, un minuscule village de quelques âmes. Là, changement de direction ; nous partons à droite toute, par une nouvelle route, étroite mais en excellent état. Une superbe cascade crache des trombes d'eau en contrebas de la route (qui traverse ici une clue étroite et vertigineuse).
Encore 1 kilomètre et demi de route et nous choisissons d'emprunter l'ancienne route, aujourd'hui fermée et en jachère mais toujours praticable à VTT. Ce sera un excellent choix car ce petit ruban de bitume très délabré serpente un moment au-dessus du torrent puis part en un long trait rectiligne vers le haut de la vallée. Par endroits, il ne reste presque plus rien de l'ancienne route et de gros blocs de roche tombés des côteaux escarpés encombrent, de ci, de là, le minuscule cheminement encore praticable !
Il y a de l'eau partout, principalement car la neige tombée ces derniers temps vient juste de fondre et que les sols sont détrempés pour encore quelques temps !!
Nous rejoignons finalement la nouvelle route et poursuivons jusqu'au carrefour de la piste de la Pinée (eh oui, ça ne s'invente pas, un nom pareil !!). Un panneau nous précise qu'il ne faut pas l'emprunter lorsque le sol est détrempé !! Serait-ce le cas aujourd'hui ??!!
Bon, qu'à cela ne tienne, il en faudra un peu plus pour nous inquiéter !
La piste est tout à fait carrossable sur trois bons kilomètres, franchit un gué puis commence à s'élever en direction du Lac des Monges.
C'est à partir de 1350m que la neige a commencé à apparaître sur les bas côté ou par plaques, sur la piste ... Peu épaisse au début, elle nous a donné l'occasion de nous amuser à piloter différemment. Mais ça, c'était au début !
Vers 1400m, la terre et la boue ont disparu et la neige a tout recouvert. Plus nous avancions, plus la couche s'épaississait, nous empêchant parfois d'avancer, par un effet de bourrage sur la roue arrière, même lentement !
Oui, c'est vrai, le paysage est très joli sous la neige mais bon, on n'était pas vraiment venu là pour voir ça et rouler en short et en tee-shirt là où il fait vite - 5°C, ça va un temps (très court d'ailleurs !!!).
Chemin faisant, et en pédalant deux fois plus fort qu'à l'ordinaire pour continuer à avancer, on est enfin arrivés aux abords du Lac des Monges.
Là, il y avait facilement 20 à 25 cms de neige fraîche sur les chemins ; une hérésie pour une fin avril !!!!
Nous avons déjeuné en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire tant nous avions froid !! Je n'arrêtait pas de penser à Gilles qui m'avait confié le matin même qu'il avait une grosse crève et qu'il doutait même de pouvoir rouler deux jours d'affilée !!
Evidemment, Kevin avait sur lui une boîte de thon à la catalane (il ne s'en sépare jamais !!!) et par chance, le thon n'avait pas gelé !
De plus, le temps avait bien changé depuis notre départ du gîte et là, de gros nuages de neige, blancs gris, couvraient toute l'étendue du ciel, poussés par un vent glacial !
Je crois qu'on pouvait dire que là-haut, l'hiver s'était sérieusement attardé !!!
Normalement, si nous avions pu bénéficier des conditions habituelles d'une fin d'avril classique, nous aurions dû suivre à présent un superbe sentier très ludique et varié qui ramène sur Esparron... Mais aujourd'hui, seul le GPS pouvait nous permettre de retrouver la trace du single dans ce paysage tout blanc, où le relief se perdait.
Ce n'est que beaucoup plus bas que le sentier est réapparu suffisamment pour qu'on lâche un peu les freins et qu'on commence à s'amuser ! Mais entre les racines trempées et la boue, le pilotage a réservé quelques surprises !! Bon, pas de chute, pas de casse du matériel, c'est le principal !
Nous sommes arrivés sur Esparon sales et boueux comme jamais ! Heureusement que le village est quasiment désert, nous sommes passés inaperçus !!
La suite du sentier est vraiment très agréable, même si celui-ci se met à remonter. L'avantage, c'est que l'altitude passe en-dessous des 1200m et que le sol est de nouveau sec et bien praticable.
Nous sommes arrivés au point le plus haut, au lieu-dit "le Patégué" puis, de cet endroit jusqu'à la route de Reynier, 300m en contrebas, ça a été le meilleur moment de VTT du séjour ! Le single s'étire sur plusieurs kilomètres, très rapide par endroits, très joueur sur des tapis de feuilles mortes, relativement exposé lorsqu'il descend les escarpements qui dominent le torrent de Reynier. En quelques endroits, il y a eu des éboulements qui obligent à passer à pied sur quelques dizaines de mètres mais l'ensemble du single est vraiment très agréable à rouler ! C'est un must incontournable dans cette région !
C'est donc trop tôt et trop vite que nous avons rejoint la route, puis Clamensane et enfin la longue montée vers le gîte. Mais nous avions retrouvé la banane car ce dernier single nous avait vraiment beaucoup plut !
Il est 16h30 lorsque nous arrivons aux 3 Fontaines; il ne semble pas y avoir du monde au gîte et c'est parfait car nous ne sommes pas vraiment présentables. Nous sommes couvert de tâches de boue de la tête aux pieds, nos habits sont trempés et nos visages marqués par le froid et la fatigue !
A 17h30, c'est lavés et parfumés que nous descendons allègrement vers le gîte avec nos vélos, pour les décrasser au jet d'eau (notre hôte nopus l'avait proposé le matin même).
Puis, après cette nécessaire corvée, nous pensons enfin à nous : séance "petite mousse", bien installés, d'abord à l'extérieur un peu à l'abri puis carrément dedans, sur de confortables canapés de cuir !!
Et là, alcool et fatigue aidant (enfin, surtout la fatigue pour Gilles car il ne boit jamais d'alcool !), nous refaisons le monde ! Tout y passe, du nucléaire aux élections présidentielles et je crois même qu'à un moment, on a un peu parlé vélo !!!!!!
A 20h00, on se retrouve à la salle à manger. Un bon repas bien chaud va nous être servi : Tarte à la tomate avec une bonne salade, Lasagnes (excellentes par ailleurs) avec une bonne salade aussi mais uniquement pour Kevin (!!), plateau de fromage et salade de fruits.
Un bon repas, simple mais copieux, arrosé d'un bon petit vin mais surtout de nouvelles forces en perspectives pour le grand tour qui nous attend demain ...
Il est 22h00 quand nous regagnons nos chambres, claqués et repus. Kevin me confiera le lendemain que c'est probablement la seule fois de sa vie qu'il s'est endormi à 22h00 !!
Avant de me coucher, je prépare mon sac pour demain et je réfléchis longuement à l'itinéraire de demain. Je me demande si ce n'est pas trop long et dans quels états seront certains sentiers que j'ai parcouru il y a bien longtemps et dont je n'ai plus un souvenir très net... Nous verrons bien !
Second jour :
Je me lève à 7h00 mais cela fait déjà une bonne heure que je ne dors plus. Dehors, il fait plutôt beau mais il y a encore de nombreux nuages.
Après un très bon petit déjeuner, nous voilà prêts à affronter des kilomètres de singles. La bonne humeur est là, nos jambes ne nous font pas trop souffrir malgré les 42 km et les 1200m de D+ avalés hier. Nous réglons notre écôt, faisons nos adieux à nos hôtes sympathiques et nous partons garer les voitures à Clamensane, point d'arrivée de la boucle du jour.
Nous sommes sur les vélos à 9h00, comme prévu ! Aujourd'hui, nous sommes censés parcourir 50 km et avaler environ 2100m de D+ ...
Il fait beau et bon, le temps a l'air de se dégager. C'est un plaisir de rouler par un temps pareil et cela contraste sérieusement d'avec la veille !
Après un très bref bout de route, nous commençons à rouler sur une belle piste ; mais un constat s'impose, le sol est mou et la roue arrière semble toujours se coller à la terre un peu glaiseuse. tant pis, il faudra faire avec !
La Piste de Naples est longue d'environ 6 km et permet de s'élever de près de 1000m jusqu'à atteindre le plateau boisé du Grand Abian. Elle se roule bien, du moins jusqu'à l'arrivée sur le plateau : Là, conséquemment à une fonte des neiges très tardive et au passage répété de gros engins de débardage forestier, la piste est devenue sur plusieurs centaines de mètres un bourbier immonde où le pédalage demande une énergie et une maîtrise incroyable. On laisse là bon nombre de nos forces...
Puis, une montée soutenue dans un joli bois de pins sylvestres nous amène au Col de Chabrand ; nous sommes enfin sur les contrehauts de la Vallée du Vermeil, vallée que nous n'allons pas cesser de parcourir de creux en cimes...
Du Col de Chabrand, c'est un chemin abîmé et raviné qui permet de perdre ici quelques 150m de D-. Puis, nous descendrons encore de 100m environ jusqu'au creux de la ferme de Vermeil. Mêlme si nous aurions bien évidemment souhaité descendre par un beau single, le chemin raviné qui circule dans des croupes de terres noires n'est pas des plus antipathiques.
Gilles et Kevin auront la chance de voir deux chevreuils.
Parvenus à la ferme abandonnée de Vermeil, j'explique à mes compagnons qu'il va falloir à présent grimper sur plusieurs kilomètres pour rejoindre la vallée plus haut grâce à une piste qui serpente sur un versant invisible d'ici. A pied, il y a une autre façon de rejoindre la Cassine, notre prochaine étape, mais ce sera impossible d'y amener le vélo, le sentier n'existant quasiment plus ...
Gilles et Kevin s'étonnent qu'il faille à nouveau remonter, impatients d'en découdre avec un beau single bien roulant mais ils se résignent et nous repartons toujours dans la bonne humeur pour reprendre à la montagne quelques 400m de D+ ...
Cette nouvelle piste serpente sur un versant nord et, bien qu'elle n'oppose pas de vraies grosses côtes, son sol est toujours gorgé d'eau et nous perdons un temps fou à avancer un peu régulièrement sur ces terres collantes.
Notre nouvelle piste nous permet d'avoir un très beau point de vue sur l'énorme muraille de calcaire qui abrite la Via Ferrata de la Grande Fistoire, l'une des plus belles des Alpes de Haute Provence.
Kevin, dont le nouveau vélo (un Banshee Spitfire) est monté avec des plateaux inadaptés à ce type de relief, va y laisser des plumes ! Pour autant, c'est avec le sourire aux lèvres qu'il arrivera quelques minutes après nous au point haut de la piste.
Là, nous aurions du prendre un bout de single descendant pour rejoindre le départ d'un autre sentier mais dans ces étendues abandonnées, c'est comme si tous les anciens sentiers avaient disparus, délaissés par les hommes et même sans doute par les bêtes...
Nous laissons tomber l'idée du sentier, devenu invisible et perdons quelques mètres par une belle descente sur une piste de terre rouge. En croisant un torrent d'eau très claire, je propose à Gilles de remplir son Camelback, vide depuis un bon moment.
Kevin en profitera pour s'octroyer une brève pause dans l'herbe tendre !
Je reconnais soudain l'endroit comme étant celui d'où part le sentier qui monte à La Cassine mais pourtant, il n'est quasiment plus là... Il faut que je fasse de gros efforts d'interprétation pour imaginer le passage de l'ancien sentier ! C'est incroyable qu'on puisse laisser perdre des itinéraires qui ont été de toute beauté, sauvages à souhait ! Et pourtant !!
C'est uniquement en poussant et en tirant le vélo que nous progresserons désormais pendant plus d'une heure. Seule la trace GPS nous indique peu ou prou le passage de l'ancien sentier mais les genêts ont repris le dessus et il faut sans cesse les écarter, les bousculer pour continuer à progresser tant bien que mal !! C'est un calvaire !
Enfin, épuisés et affamés, nous arrivons en vue des paturâges de La Cassine. Il nous faut encore résoudre un problème : La traversée du Torrent du Vermeil, bien chargé en eau !!
Nous n'avons pas le choix, nous traverserons dans l'eau, les pieds trempés, profitant du courant pour décrasser un peu nos vélos !!
Il est finalement 13h quand nous piétinons enfin l'herbe tendre (mais humide) des jolis paturâges de La Cassine. Nous devions y arriver pour midi !
Après une brève discussion, nous faisons tous le même constat : Nous ne pourrons pas faire l'intégralité du parcours qui nous obligerait à passer une seconde fois sur les 6 derniers kilomètres parcourus ! Une aberration compte tenu de la "non-roulabilité" des sentiers et de l'état très spongieux des pistes !!!
Nous choisissons donc d'écourter mais pour l'instant, nous n'avons qu'une obsession : manger !!!!!
Il fait plutôt bon et le soleil brille mais il y a un fort vent de sud et le coupe-vent n'est pas de trop.
Repus, nous choisissons de faire une petite sieste (nous avons du temps puisque nous raccourcissons sérieusement la boucle initiale !).
C'est le froid qui va nous déloger car le soleil s'est voilé et le vent à forci.
Nous remontons en selle (faut dire que ça fait un sacré moment qu'on n'y a pas été !) et passons à la source de la Cassine pour remplir nos poches à eau.
Puis, c'est la recherche de l'itinéraire qui nous mènera à la Baisse de Bouchière...
Nous ne cherchons pas longtemps car une bonne trentaine de vaches ont eu l'amabilité de l'emprunter assez récemment et de marquer le chemin pour nous ...
Seulement voilà, quand un troupeau de vaches emprunte un chemin où la terre est détrempée par une récente fonte des neiges, elle transforme ledit chemin en une pataugeoire sordide où chaque pas est une bataille gagnée !!!! Nous vivons donc à nouveau l'enfer pendant une grosse demi-heure, à piétiner jusqu'aux mollets dans une vase boueuse qui colle et qui mouille et qui sappe le moral à chaque pas !
Arrivés à la Baisse de Bouchière, nous découvrons cent mètres de plat et nous roulons, heureux...
Mais notre joie est de très courte durée : Le chemin qui suit s'élève "dré dans l'pentu" avec des portions avoisinnant les 30%, le tout sur de la terre mouillée (les vaches ne sont heureusement pas passées par là !!) puis carrément sur de la neige épaisse !!!
Eh oui, car nous sommes à l'altitude de 1500m, en plein ubac (versant nord) ! La neige y est encore épaisse et tenace et il vaut mieux porter les vélos que les pousser car elle botte tellement aux roues qu'elle fait bouchon entre le pneu et le cadre, rendnat nulle toute tentative de "roulage" !!
C'est donc vélo sur l'épaule que nous atteignons le point culminant de cette étrange sortie, à 1580m d'altitude, sur une crête étroite inondée de soleil (au sud, pas une once de neige, évidemment !). Je fais quelques photos de paysages car je n'avais jamais vu, en 25 ans de montagne, autant de neige (et aussi basse) sur les Alpes du Sud à la toute fin d'avril ! Je crois bien qu'il y en a plus aujourd'hui qu'au coeur de l'hiver !!
Enfin, nous trouvons une petite descente en mode freeride, sur une soixantaine de mètres de D- ; c'est bien peu mais nous y prenons du plaisir tant notre frustration est grande à cette heure de la journée !
Au lieu dit "Les Quatre Bornes", nous entamons une longue traversée à peu près rectiligne sous la face sud-est du Bramefan. Nous poussons encore un peu puis ça roule un peu malgré les blocs rocheux au milieu.
Enfin, à 15h30, nous arrivons au Col de La Baisse. A partir d'ici, ce n'est plus que de la descente jusqu'à Clamensane. Toutefois, il y a plusieurs itinéraires pour descendre dans la vallée et d'énormes travaiux forestiers entrepris il y a plusieurs années ont modifié considérablement les tracés. J'espère que, grâce au GPS, nous trouverons les meilleurs singles pour rejoindre le bas du versant.
Après nous être reposés et un peu restaurés, nous plongeons sur le versant au travers d'une étendue de genêts cendrés. Le sentier apparait et disparait régulièrement et il faut être très attentif pour ne pas s'égarer définitivement...
Kevin est devant et trace comme un avion... et perd la trace initiale. Malgré nos recherches, malgré le GPS, nous descendons fnalement par le plus court single du coin, directement sur les Hautes-Graves (c'était le scénario que je redoutais le plus !). Certes, nous n'étions pas perdus, nous sommes même arrivés en haut de la petite route goudronnée qui ramène à Clamensane, mais nous n'avons absolument pas profité des derniers singles à faire, peut-être les seuls qui auraient pu nous donner un peu de plaisir !! Guigne, quand tu nous tiens !!!!!!!!!!!!
C'est donc par la route que nous avons encore perdu 150m de D- jusqu'à emprunter un joli petit bout de single, tout en montagnes russes, sur de belles terres noires. Long d'à peine 800m, et à profil légèrement ascendnat, il cumule de nombreux passages ludico-techniques dont une belle portion de dévers !
Il se termine malheureusement tout en haut du village de Clamensane et il ne reste plus qu'à en arpenter les ruelles étroites pour rejoindre la route principale...
Tout à côté, une fontaine nous a permis de nettoyer les vélos, très encrassés par ces terrains exigeants et trempés. Kévin a même carrément pris un demi-bain !!! Il est fou ce garçon !!!!
"Vététisquement" parlant, cette journée fut l'une des pires de ma vie et il n'y avait que très peu d'occasion de se faire plaisir sur ce parcours trop perdu, trop abandonné. Par contre, on peut réellement dire qu'il s'agit vraiment de VTT, au sens étymologique du terme car, c'est un fait, nous avons roulé sur tous les types de terrain en une seule journée !!
Mais j'avais la chance d'avoir avec moi deux compagnons de route très agréables, optimistes et gais comme des pinsons qui, à aucun moment, n'ont eu la moindre parole déplacée à mon égard (alors que je l'aurais presque mérité !!!) et ont toujours fait preuve d'un moral d'acier.
Je les en remercie ici, publiquement car aujourd'hui, dans notre société où les gens sont habitués à consommer du loisir "pré-maché", il y a peu de gens qui sont encore capable de savourer une journée passée entre potes quelques soient les déconvenues rencontrées. Chapeau messieurs pour cette abnégation et cette humeur toujours radieuse !!
Sacré séjour donc que celui-là qui m'aura appris qu'après la neige, mieux vaut attendre quelques belles journées avant d'aller rouler en montagne !!
ça confirme l'un de mes dictons préférés : "On n'apprend que de ses erreurs !"
A moi de savoir qui j'emmène... dans mes erreurs !!
Mais j'ai à présent au fond de moi de très bons souvenirs qui font que je ne regretterai jamais d'avoir poussé, tiré, porté mon vélo là-haut, dans la boue, la neige, les bouses et le froid. Je ne sais pas s'il faut se souhaiter d'avoir d'autres galères comme ça plus tard mais le propre des plans galère, c'est d'arriver toujours lorsqu'on s'y attend le moins !!!!
Pour celles et ceux qui voudraient revivre tout ça à nos côtés sans se salir, sans souffrir et sans avoir froid, il vous reste les photos !!!!!
https://picasaweb.google.com/104675165079638287183/DeuxJoursAClamensane25Et26042012
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