Les grands végétaux ligneux de la flore provençale
Les plus grands végétaux ligneux ; Les arbres et les arbustes :
D'une hauteur pouvant ne pas dépasser le mètre ou au contraire atteindre plusieurs dizaines de mètres de haut, les grands végétaux "ligneux" (dont la partie supérieure est constituée majoritairement de bois) sont nombreux dans nos collines de Provence.
Voici quelques clés d'identification rapide pour mieux les reconnaître au cours de vos balades forestières...
En provence, les arbres les plus communs sont :
Les Pins :
- Pinus Halapensis (Pin d'Alep) ; cet arbre n'est absolument pas originaire de Provence mais vient du Proche-Orient (Alep se trouve en Syrie !).
Si on le trouve en aussi grand nombre dans nos massifs calcaires, c'est uniquement car l'Office National des Forêts (ONF) l'a largement utilisé à la fin du XIXème siècle pour reboiser nos forêts provençales mourantes ! En effet, les forêts initiales de Provence étaient constituées à 90% de chênes verts [Quercus ilex], de chênes pubescent [Quercus pubescens]. Mais le bois de chêne a été surexploité pour la construction navale puis pour la fabrication du charbon de bois, à tel point que les forêts se sont réduites à de minuscules bois dans l'ensemble de nos régions. Sans ombre au-dessu de lui, le gland a beaucoup de mal à germer. Pour pallier celà, l'ONF a eu l'idée d'importer en Provence un arbre dont le port en "houppier" faisait suffisamment d'ombre : Le pin d'Alep.
Habitué aux terres semi-arides de son pays d'origine, ce pin s'est très vite implanté dans nos collines provençales, au point de les envahir très rapidement... Hélas, l'ONF n'vait pas prévu deux choses qui allaient bouleverser complètement et définitivement le paysage provençal...
Non seulement le pin, en perdant ses milliers d'aiguilles, allait contribuer à l'acidification des sols (rendant ceux-ci impropre à l'implantation d'espèces traditionnelles qui ne rencontraient pas ce problème sous le couvert des chênes) mais aussi et surtout, allait devenir, par les essences terpéniques hautement inflammables qu'il contient, le vecteur idéal d'immenses incendies de forêt !!!!
Et voilà comment, croyant mener à bien une campagne de reboisement rapide, l'ONF a amené au coeur de nos forêts provençales l'agent de leur destruction future...
Pour autant, le Pin d'Alep fait aujourd'hui partie intégrante du paysage provençal de nos cartes postales...
Pinus halapensis (pin d'Alep) avec son houppier caractéristique très ample et étendue.
- Pinus sylvestris (Pin sylvestre) ; pin plus montagnard que celui d'Alep, le Pin sylvestre se reconnait aisement par son tronc plutôt rougeâtre sur la partie haute et ses plaques de désquamation (une sorte de peau qui pèle !) brun orangé qui lui donnent par ailleurs cette couleur rouge orangé quand on le voit de loin.
Ses aiguilles sont groupées par deux, ne sont pas très longues et de couleur vert bleuté. Ses cônes sont petits et roux, assez arrondis.
le Pin Sylvestre se rencontrera dans des endroits plus frais que son cousin le Pin d'Alep, notamment les crêtes et les versants frais des grands massifs provençaux comme la Sainte-Baume, la Sainte-Victoire ou les forêts varoises.
- Pinus nigra (Pin noir d'Autriche) ;Très semblable au Pin sylvestre, le Pin noir d'Autriche s'en différencie par un tronc dont l'écorce est uniformément grise (pas de désquamation non plus).
Ses aiguilles, groupées par deux, sont aussi longues que celles du Pin d'Alep. L'écorce est crevassée, notamment sur la partie basse du tronc.
Le Pin noir est une espèce de reboisement par excellence ; il n'est absolument pas "spontané" (c'est à dire originaire) de la région provençale. Pour autant, l'ONF l'a utilisé en très grand nombre pour repeupler les forêts des Préalpes, quasiment anéanties elles aussi au XIXème siècle par l'homme, désireux d'étendre les espaces de pacages pour l'élevage d'ovins.
- Pinus pinaster, P. mesogeensis (Pin maritime) ; Celui-ci se reconnait principalement par la longueur de ses aiguilles (supérieure à 10/12 cms), groupées par 2 et par ses cônes énormes de forme ovoïde et de couleur gris clair. Son tronc est rectiligne, entièrement gris clair et son écorce et peu crevassée.
Le Pin maritime ne pousse que sur des sols acides (principalement Maures et estérel) mais on le rencontre aussi sur des lentilles de silex ou de grès dans la Provence calcaire (dans la forêt du versant nord de la Sainte-Baume par exemple).
- Les Cèdres :
- Cedrus libani subsp. atlantica (Cèdre de l'Atlas) ; Par endroits, là où les massifs ont été reboisés, on trouvera quelques peuplements de ces grands arbres que le profane pourrait prendre à tort pour des sapins !
Les cèdres sont des espèces méditerranéennes très adaptées à notre climat provençal.
L'une des colonies les plus connues se trouve sur une bonne partie de la crête du Lubéron. Ailleurs, les peuplements sont beaucoup plus sporadiques et il arrive même assez souvent de rencontrer des individus isolés, rejetons fortunés de campagnes de reboisement mal menées...
Le cèdre est un résineux qui ne résiste malheureusement pas mieux que le pin à l'incendie ! Mais lui, au moins, on ne le trouve pas partout !
Cedrus libani subsp. atlantica [Cèdre de l'Atlas] aux aiguilles effilées qui le font parfois confondre avec un sapin...
Les Genévriers :
- Juniperus communis (Genevrier commun) ; On le trouve à partir de 700m d'altitude mais jamais en-dessous (sauf en Camargue). Ses feuilles en aiguilles acérées groupées par 3 portent chacune une petite bande blanche longitudinale. Les baies sont d'abord vertes puis bleu-noir, plutôt petites ; A maturité, elles parfument notamment la choucroute ! Distillées, elles donnent le Gin...
Juniperus communis et ses fameuse baies de "genièvre" !!
- Juniperus oxycedrus (Genévrier oxycèdre ou Cade) ; De forme plutôt buissonnante, on trouve le "Cade" un peu partout, de 0 à 800m d'altitude. Sur ses feuilles en aiguilles (aussi groupées par 3), on distingue nettement 2 bandes blanches. D'autre part, ses fruits sont orange à brun rouille et font de 6 à 10mm de diamètre.
Pendant des siècles, en Provence, on brûlait le bois du Genévrier oxycèdre pour en extraire une huile médicinale, l'Huile de Cade.
Juniperus oxycedrus (Genévrier "Cade") - Plateau du cengle
- Juniperus phoenica (Genévrier de Phénicie) ; Ce genévrier particulier est facile à reconnaître car ses feuilles se sont transformées en minuscules écailles imbriquées les unes dans les autres, à la façon de celles du Cyprès ou du Thuya. Les baies sont grosses, rouges et luisantes à maturité.
En Provençal, on nomme cet arbuste "Mourven".
Juniperus phoenica (Genévrier de Phénicie) et ses feuilles en écailles imbriquées - Sainte-Victoire.
Les Chênes :
- Quercus pubescens (Chêne pubescent) ; C'est le plus grand et le plus robuste des chênes de nos forêts, avec ses belles feuilles "lobées" (bordées de lobes profonds) et ses glands "sessiles" (c'est à dire qu'ils poussent directement sur la tige, sans "pédoncule"). Le dessous de ses larges feuilles est "pubescent", c'est à dire couvert de minuscules poils qui sont là pour protéger les feuilles de l'évapotranspiration.
Le Chêne pubescent est dit "marcescent", c'est à dire qu'il garde ses feuilles sèches et mortes tout l'hiver (celles-ci ne tombent qu'avec l'arrivée des nouvelles feuilles).
C'est surtout dans les vastes forêts varoises que le Chêne pubescent pousse en très grands peuplements.
Appelé "Rouvre" ou "Rouve" en Provence, il a laissé son nom dans la toponymie sous la forme " Rouvières", "Rove", "Rouvet", "Rouvest"... C'est le chêne truffier par excellence !
Attention : Ne pas confondre la terminologie provençale du Chêne pubescent avec le Chêne Rouvre (Quercus petraea), absent du midi de la France !
Quercus pubescens aux feuilles lobées; remarquer les jeunes rameaux légèrement pubescents...
- Quercus ilex (Chêne vert) ; C'est l'espèce caractéristique de la Provence calcaire ! A l'origine, plus de 90% des forêts provençales étaient constituées de chenaies vertes. Et même si aujourd'hui, il est rare de rencontrer un chêne vert haut de plus de 10 mètres, c'était monnaie courante avant le XIXème siècle.
On l'appelle aussi Yeuse et on parle de Yeuseraie pour désigner un peuplement de chênes verts.
Le chêne vert a une particularité : Le polymorphisme de ses feuilles ! En effet, même s'il existe des critères particuliers pour identifier avec certitude une feuille de chêne vert, nombreuses sont celles dont les formes sont variables. On peut en trouver des fuselées sans épines, des découpées semblables aux feuilles du chêne kermès par exemple, etc.
Pour autant, la feuille sera toujours recouverte d'une pellicule vernissée (on parle de "cire") sur le dessus et d'un léger feutrage parfois à peine perceptible sur le dessous. Dessus, la feuille est d'un vert kaki assez terne, dessous, elle est plutôt d'un vert amande tendre.
Ce chêne est particulièrement adapté aux terrains secs et rocailleux.
- Quercus suber (Chêne liège) ; on ne trouve ce beau chêne que dans les massifs où le sol est acide, c'est à dire, en Provence, dans les Maures et l'Estérel.
On le reconnait de loin à l'écorce très épaisse qui entoure son tronc (le "liège", dont on fait les bouchons, les panneaux d'isolation phoniques, etc.). Mis à part cette particularité, le Chêne liège ressemble beaucoup à un Chêne Vert.
Un peuplement de ces arbres est une Subéraie.
Les chênes-liège sont encore exploités pour leur liège. En fait, il faut entre 9 à 15 ans pour que l'arbre fasse à nouveau du liège depuis son dernier "démasclage" (l'opération qui consiste à peler littéralement le tronc de l'arbre pour enlever le liège-mêle, de mauvaise qualité). Le futur liège qui poussera (liège femelle) sera alors récolté lorsqu'il atteindra une épaisseur d'environ 3 centimètres ; les parcelles sont donc exploitées par roulement.
- Quercus coccifera (Chêne kermès) ; Davantage un buisson qu'un arbre, le Chêne kermès peut pourtant atteindre exceptionnellement 2 à 3 mètres de hauteur. On le reconnait très vite à ses feuilles (très semblables à celles du Chêne vert) mais garnies de courtes épines désagréables au contact !
Il pousse souvent par colonies entières et constituent une végétation assez basse, difficilement franchissable, répandue anarchiquement; on parle de "peau de léopard" car, vus de loin, ces peuplements font des tâches vert sombre sur les étendues calcaires semi-arides de couleur gris clair.
Pendant longtemps, on a utilisé le fait que ces arbustes sont volontiers colonisés par les cochenilles (minuscules insectes qui vivent sous un cocon blanchâtre et qui sucent la sève de la plante-hôte) pour récolter celles-ci sur leurs feuilles et produire en écrasant les insectes un colorant rouge très tenace. L'étymologie latine (coccifera) signifie "qui porte des cochenilles" !
Quercus coccifera (Chêne kermès) avec ses fleurs en grappes jaune verdâtre - Sainte-Victoire.
Les Erables :
- Acer monspessulanus (Erable de Montpellier) ; C'est l'érable le plus répandu sur la zone littorale de la basse Provence ; il affectionne tout particulièrement les lieux rocailleux et l'orée des bois clairs le plus souvent sur des sols calcaires.
Ses feuilles à 3 lobes bien individualisés permettent de l'identifier avec certitude.
Ses fruits, que l'on appelle des "akènes", consistent en une graine portée par une aile (unique et solitaire pour cette espèce).
- Acer campestre (Erable champêtre) ; les feuilles de cet Erable, qui ne pousse pas sur le littoral, sont divisées en 5 lobes et non en 3 comme l'espèce précédente. D'autre part, elles sont également plus grandes que les feuilles d'Acer monspessulanus et leur contour est irrégulièrement denté.
On trouve surtout l'Erable champêtre dans les campagnes de l'arrière pays.
- Acer pseudoplatanus (Erable sycomore) ; De taille bien souvent respectable (jusqu'à 25/30m de haut, cet Erable aux larges feuilles vertes assez semblables à celles du platane, affectionne les lieux humides (bords de rivière, creux humides, etc...). Ses jeunes rameaux sont rougeâtres.
Les autres arbres et arbustes dominants des forêts et bois de Provence :
- Ficus carica (Figuier commun) ; Espèce méditérranéenne par excellence, le Figuier est connu de tous.
Le plus surprenant, c'est qu'il est un excellent indicateur de la présence d'eau, dont il est gourmand, mais vu que ses racines peuvent aller incroyablement loin pour en trouver, cela ne veut pas dire, lorsqu'on voit un figuier, que l'eau est juste en dessous !
Autre chose d'incroyable avec cet arbre : Ses fruits ! Chacun connait le goût succulent d'une figue mais bien peu savent qu'il ne s'agit en fait que d'une fleur, au sens botanique du terme, et que les fruits réels sont à l'intérieur ! de plus, pour être fécondés, ces fruits qui ne sortiront pas de leur fleur (une aberration dans le monde botanique) vont avoir besoin de minuscules mouches à peine visibles qui assureront la fécondation de fruits pour les générations futures. ce n'est que très récemment que le mystère de la reproduction des figuiers a été partiellement résolu !!!
Ficus carica, le Figuier commun - L'Etoile.
- Castanea sativa (Châtaigner commun) ; pour se développer, le Châtaigner a impérativement besoin d'un sol siliceux; c'est pourquoi il est quasiment absent de toute la Provence calcaire, sauf là où le sol contient des lentilles gréseuses ou des silex.
On le reconnaîtra aisément à ses longues feuilles vert clair régulièrement dentées et aux bogues caractéristiques, en forme d'oursin, qui contiennent les châtaignes.
Castanea sativa (Châtaigner commun), ses longues feuilles dentées et ses bogues semblables à des oursins - Nans-les-Pins.
- Fagus sylvatica (Hêtre commun) ; Le Hêtre est très rare en Provence littorale ou dans la zone interne sud-provençale. La raison en est simple : Il a besoin d'une humidité constante et donc d'une certaine fraicheur pour prospérer. On ne le trouvera donc que sporadiquement sur les versants nord les plus frais et les plus humides (Sainte-Baume notamment).
Il est reconnaissable à son tronc plutôt élancé, à son écorce gris pâle très fine, à ses feuilles relativement arrondies qui prennent une couleur brun doré à l'automne et à ses fruits caractéristiques, les "faînes", sorte de bogues de châtaignes miniature !
Fagus sylvatica (Hêtre commun) à l'automne.
- Sorbus aria (Alisier blanc) ; Buissonant ou de grande taille (jusqu' 15m, l'Alisier pousse principalement sur une "litière" (sol) plutôt rocailleuse mais où la terre est présente dans le sous-sol. Il affectionne essentiellement les sols calcaires et on le trouve souvent dans les bois clairs, ensoleillés mais frais. Ses feuilles plutôt grandes et finement dentées sont caractéristiques, avec leur face supérieure d'un vert sombre et leur face inférieure d'un blanc verdâtre.
Les fruits, les alises, sont gros comme de petites cerises et très rouges. Les oiseaux en rafolent !
Les fleurs splendides de Sorbus aria, l'Alisier blanc - Sainte-Victoire.
- Sorbus domestica (Sorbier cormier) ; Le sorbier le plus commun des collines méditerranéennes. Ses feuilles en folioles sont caractéristiques, de même que ses fruits, sortes de pommes miniatures qu'on appelle des cormes et qui sont comestibles lorsqu'elles sont blettes (très mûres).
Sorbus domestica, le Sorbier cormier et ses folioles en "peigne".
- Pistacia terebinthus (Pistachier térébinthe) ; C'est l'un des arbustes les plus souvent rencontrés dans les milieux rocailleux semi-arides comme dans les Calanques par exemple; De la famille des Anacardiacées (peu de représentants en Europe), le Pistachier se distingue par ses grosses grappes panachées de petites fleurs rouges.
Ses feuilles se composent de "folioles"...
Pour un profane, la notion de foliole est toujours difficile à saisir ; en fait, dans de nombreux cas, ce que l'on appelle couramment une feuille n'est en réalité qu'une foliole, c'est à dire une partie d'une feuille lorsque celle-ci est constituée d'une tige - le pétiole - qui porte plusieurs folioles...
Le plus simple est d'imaginer une arête de poisson... La totalité de cette arête est la feuille, la colonne vertébrale du poisson est le pétiole et chaque épine est une foliole !
Il ne reste plus qu'à transposer celà à un rosier par exemple pour se rendre compte que, botaniquement parlant, ce que vous appeliez jusque là une feuille de rosier n'est en réalité qu'une foliole et que les cinq folioles réunies constituent, avec le pétiole qui les réunit toutes, la "feuille" proprement dite !!!!!!
Sachez aussi que le Pistachier ne porte hélas pas de pistache mais qu'il sert de porte-greffe à l'espèce Pistacia vera qui est les véritable pistachier de l'apéritif !!!!
A l'origine, l'essence de térébenthine était fabriquée avec la sève de cet arbuste !
En provence, on l'appelle "pétélin".
Pistacia terebinthus et ses... folioles !! - Sainte-Victoire.
- Pistacia lentiscus (Pistachier lentisque) ; Voici l'autre représentant du genre Pistacia dans nos collines provençales. Celui-ci est beaucoup plus méridionnal que le précédent et on ne le rencontre qu'à basse altitude et à proximité des côtes (très commun dans les Calanques).
Très buissonnant, ce Pistachier se reconnait par ses petites feuilles vert sombre dessus et claires dessous, épaisses et par ses fleurs en grappes rouges typiques du genre.
On dit qu'il est l'une des 40 plantes qui rentrent dans la composition du Pastis !!!
- Rhus coriaria (Sumac des Corroyeurs ou Vinaigrier) ; Encore un représentant de la famille des Anacardiacées. Le Sumac des Corroyeurs se limite aux régions les plus chaudes des massifs provençaux. On le reconnaît à ses feuilles d'un beau vert vif, assez molles et très nervurées. Ses fruits poussent en grappes brunes et la peau qui les entoure est particulièrement acide ; ils ne sont pas comestibles pour l'homme mais certains oiseaux en sont friands.
Rhus coriaria et ses feuilles en folioles d'un vert éclatant - Calanques.
- Cotinus coggyria (Fustet ou Arbre à perruques) ; Le dernier représentnat de la famille des Anacardiacées présents en région provençale. Le Fustet n'est pas un "littoral" ! Il préfère la fraîcheur relative des bois de l'intérieur des terres.
Ses feuilles, larges et rondes sont aussi d'un joli vert vif mais le plus spectaculaire, avec cette espèce, c'est sa fructification en "filaments" semblables à des plumes.
Les couleurs flamboyantes du Fustet à l'automne - Diois
- Buxus sempervirens (Buis commun) ; Cet arbuste toujours vert (d'où son étymologie latine) ne perd pas ses feuilles à la saison froide même si une bonne partie prend une belle couleur jaune orangé aux premiers grands froids.
On le reconnait aux fourrés impénétrables et très obscurs qu'il dessine souvent dans le sous-bois ou à l'orée des forêts. Parfois, sur les ubacs (versants nord) de nos collines provençales, il forme à lui seul le couvert forestier (Sainte-Victoire, du côté de Vauvenargues et du Col des Portes).
Ses petites feuilles sont luisantes et "glabres", c'est à dire entièrement dépourvues de la moindre pilosité.
Ses fleurs et ses fruits sont insignifiants.
Le bois du buis est l'un des plus résistants qui soit; on en faisait les meilleurs arcs...
Buxus sempervirens (Buis commun) - Sainte-Victoire.
- Filirea angustifolia (Filaire à feuilles étroites) ; De la famille de l'Olivier, le Filaire à feuilles étroites en a gardé l'aspect général mais le lien s'arrête là ! En effet, le filaire reste buissonnant, ses feuilles sont longues et fines, ses fruits sont bleu noir, ronds et petits, non comestibles.
il est relativement communs dans les bois des collines de Provence.
Phyllirea latifolia (Filaire à feuilles étroites) en fruits (octobre) - Sainte-Victoire
- Phyllirea latifolia (Filaire à feuilles larges) ; Proche parent du précédent, il lui ressemble en tous points sauf que ses feuilles sont larges et arrondies.
Phyllirea latifolia (Filaire à feuilles étroites), aux feuilles vraiment différentes du précédent.
- Amelanchier ovalis (Amélanchier) ; Cet arbuste de la famille des Rosacées se rencontre très souvent dans nos massifs calcaires. On le reconnait très facilement lorsqu'il est fleuri car ses bouquets de fleurs blanches sont caractéristiques.
L'amélanchier pousse sur tout type de sol et même sur les plus pauvres; on en voit souvent dans les éboulis de pierrailles des Calanques.
Son bois est flexible au point que, pendant longtemps, les pêcheurs tissaient avec celui-ci des "nasses" (paniers qui servent de piège à poisson) quasiment imputrescibles !
Les petites baies noires sont comestibles à maturité (ce sont des amélanches).
Amelanchier ovalis (Amélanchier) et ses fruits en devenir... - Calanques.
- Cornus sanguinea (Cornouiller sanguin) ; Commun dans les collines de Provence, le Cornouiller sanguin affectionne les zones ensoleillées des lisières de bois. Ses feuilles sont larges, un peu roulées sur elles-mêmes, nervurées anarchiquement et son bois est rougeâtre.
Les fleurs sont blanches, à seulement 4 pétales en croix. Les fruits de ce Cornouiller sont des baies rondes, noires et luisantes et ne sont pas comestibles.
Cornus sanguinea et ses curieuses fleurs en "croix" - L'Etoile.
- Cornus mas (Cornouiller mâle) ; Contrairement au précédent, les rameaux de ce Cornouiller sont verts; les feuilles sont plus petites également et les fruits sont semblables à des olives rouge vif ou occasionnellement jaunes ! ce sont des "cornouilles" et elles sont comestibles une fois confites (on en fait aussi des alcools !).
Le Cornouiller mâle poussent dans les bois clairs de l'arrière pays; on le trouve dans les ubacs ensoleillés de la Sainte-Baume, de la Sainte-Victoire, etc. mais il reste assez rare.
Les "cornouilles" du Cornus mas (Cornouiller mâle) - Sainte-Victoire.
- Rosa canina (Rosier des chiens) ; Dans le genre Rosa, les espèces sont nombreuses et se ressemblent. Pour autant, l'une des plus communes est le "Rosier des chiens".
On le trouve de 0 à 1600m d'altitude et il peut constituer de véritables barrières infranchissables lorqu'il pousse en rangs serrés. Ses épines (aiguillons) sont redoutables ; de forme triangulaire, larges à la base, elles se terminent en une pointe acérée et courbée qui déchire volontiers les vêtements ou la peau.
Même si ses fleurs rose pâle sont simples et très peu odorantes, il faut garder à l'esprit qu'il est pourtant le "père" de tous les rosiers cultivés du monde !! On le voit bien en regardant la disposition de ses feuilles, identique à celle de nos rosiers de jardin !
Les fruits rouge-orangé, assez volumineux, sont appelés cynorrhodons. Jadis, on les cueillait à l'automne et on faisait avec leur peau épaisse d'excellentes confitures. Les vitamines et les principes actifs contenus dans cette peau orangée permettent de passer la saison froide sans le moindre rhume et en bonne forme !!
Fleur de Rosa canina, l'ancêtre de la Rose !!!
Les fruits du Rosier des chiens à l'automne - Col de Carabès.
- Crataegus monogyna (Aubépine à un style) ; Voilà encore un arbuste épineux qu'il vaut mieux contourner ! Dépassant rarement 2m, l'Aubépine est plus rare que le Rosier des chiens et autres plantes de l'espèce "Rosa". On la trouve à l'orée des bois ou sur des pelouses et rarement dans les rochers.
Les feuilles de l'aubépine sont assez petites et profondément divisées et les branches garnies régulièrement de grosses épines "ligneuses" (qui ont l'apparence et la consistance du bois).
Les fruits sont globuleux, rouges et mesurent au plus 7mm de long. Ils ne sont pas comestibles.
En fleurs, au printemps.
Crataegus monogyna, entre la fin de la floraison et le début de la fructification - Etoile.
Baies d'Aubépine en hiver.
- Jasminum fruticans (Jasmin en buisson) ; De la famille des Oléacées, celle de l'Olivier, le Jasmin des collines de Provence est hélas bien moins odorant que son cousin d'orient.
Ses fleurs jaune vif aux 5 pétales soudés permettent de l'identifier aisement.
Les fruits, petits et ronds, sont des baies noires ou rouge-brun.
Le Jasmin en buisson est relativement rare dans nos massifs et affectionne les lieux très ensoleillés, exposés plein sud.
Jasmimum fruticans avec ses rameaux et ses feuilles d'un vert soutenu - L'Etoile.
- Lonicera implexa (Chevrefeuille entrelacé, Checvrefeuille des Baléares) ;Très commun en Provence, ce Chevrefeuille qui peut atteindre 2m, est très "volubile" (il enroule volontiers ses rameaux sur d'autres végétaux voisins).
Ce Chevrefeuille pousse souvent en plein soleil et aime peu les lieux ombragés.
Ses feuilles "coriaces" (épaisses et dures au toucher) sont persistantes, c'est à dire qu'elles ne tombent pas à la saison froide. Les fleurs, en groupe, sont très odorantes et les fruits qui s'en suivent forment des baies rouges, semblables à des groseilles mais absolument pas comestibles pourtant !
Les fleurs très odorantes de Lonicera implexa - L'Etoile.
Les fruits très attirants de Lonicera implexa ne sont pas comestibles - Sainte-Victoire.
- Lonicera xylosteum (Camérisier à balais) ; Ce Chevrefeuille préfère les bois frais et fuit le plein soleil, à l'inverse du précédent.
Ses feuilles sont souples et douces, oblongues et nettement nervurées. Les fleurs, blanc-jaunâtres sont peu nombreuses et les fruits sont rouges.
Jadis, on utilisait son bois à la fois ferme et flexible pour confectionner des balais.
Lonicera xylosteum, le Camérisier à balais, un chevrefeuille qui aime la mi-ombre - Etoile.
- Cistus albidus (Ciste cotonneux, Ciste blanc) ; L'un des végétaux ligneux les plus courants de la flore provençale ! Appelé "Messugue" en Provence, on le trouve un peu partout, quelque soit le sol, l'exposition ou le relief.
Ses feuilles gris vert sont couvertes d'un minuscule feutrage qui leur donne un aspect cotonneux, d'où le nom "vernaculaire" (le nom courant, en français).
Les tiges sont très ligneuses, semblables à du bois et pèlent en lambeaux grisâtres.
Les fleurs, grandes, aux pétales rose à violet clair et au coeur jaune d'or, egayent la garrigue dès le mois d'avril.
Fleurs de Cistus albidus visité par un cétoine doré - Sainte-Anastasie.
- Cistus monspessulanus (Ciste de Montpellier) ;Le second ciste le plus commun dans les garrigues méditerranéennes.
Ses feuilles fines, vert d'herbe et finement velues sont également légèrement visqueuses et collantes au toucher. Les fleurs, blanches ont des pétales bien séparés les uns des autres.
Le Ciste de Montpellier est malheureusement très riches en essences inflammables et est un vecteur non négligeable de la propagation des incendies.
Fleur et feuilles de Cistus monspessulanus - Cassis.
- Cistus salviifolius (Ciste à feuilles de sauge) ; Ce ciste est moins commun et préfère les terrains légers, sans doute un peu siliceux.
Ses feuilles, arrondies et granuleuses permettent de l'identifier assez facilement, de même que ses fleurs, de taille moyenne, dont les pétales se recouvrent les uns les autres et qui forment ensemble un léger entonnoir.
Cistus salviifolius - Plaine des Maures.
- Spartium junceum (Spartier, Genêt de Sparte) ; Incontournable Fabacée de basse Provence, le Genêt spartier se distingue dans le paysage par ses grappes de fleurs jaune vif, très odorantes, qui s'épanouissent d'avril à juin.
Tandis même que tout le monde appelle cet arbuste un "genêt", ce n'en est pas un !
Les tiges du Spartier sont rondes et très finement cannelées; les feuilles sont très rares et les fruits ressemblent à des haricots.
Attention, toute la plante est très toxique !!
On l'appelle Genêt de Sparte ou Spartier car à Sparte, on utilisait ses tiges très solides que l'on tressait pour en faire des sandales.
Spartier en fleurs - Sainte-Victoire.
- Genista cinerea (Genêt cendré) ; Voici un véritable genêt ! Genista cinerea ne pousse pas sur le littoral; il faut entrer dans l'arrière pays pour le voir apparaître et son terrain de prédilection, ce sont les Préalpes qu'il partage avec d'autres Fabacées.
le Genêt cendré pousse sur des terrains secs, exposés en pleine lumière et peut constituer de véritables landes.
Il se reconnait à ses rameaux gris-vert, aussi solides que ceux du Spartier et à ses fleurs d'un jaune tendre au "calice" velu (le calice, c'est là où les pétales prennent naissance).
Genista cinerea, le Genêt cendré - Barrême.
- Calicotome spinosa (Calicotome épineux) ; Voici une Fabacée qu'il vaut mieux éviter de rencontrer de trop près ! En effet, le Calicotome, à la différence des Genêts, a ses tiges garnies de longues épines droites et acérées.
On le rencontre partout où les terrains sont un peu/beaucoup siliceux.
Assez feuillé (feuilles trifoliées, petites et vert sombre), le Calicotome expose des rameaux bien dressés.
Calicotome spinosa aux redoutables épines... - Plaine des Maures.
Ainsi s'achève cette liste non exhaustive des principaux arbres et arbustes que vous avez très probablement déjà croisé un jour lors d'une randonnée dans nos belles collines de Provence.
N'hésitez pas à me poser des questions sur ce qui n'est pas clair dans mes textes ou sur des espèces que vous avez rencontrées mais non reconnues parmi celles qui figurent ci-dessus.
En espérant que ça vous ait été utile !!!!
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