Au fil des roues, au gré des pas...

Au fil des roues, au gré des pas...

Sentier des Cantilènes - Le 28.12.2011

Si je vous dis que ce sentier au nom étrange serpente dans la face sud de la Sainte-Victoire, vous me répondrez sûrement que vous n'en avez pourtant jamais entendu parler !! Et pour cause !

 

En effet, le sentier des Cantilènes est strictement confidentiel... Ce n'est pas vraiment un sentier de randonnée classique; non, en fait, il s'agit bien davantage d'un sentier tracé par les grimpeurs pour accéder rapidement aux voies d'escalade de la Paroi du Signal ou pour descendre dans la vallée après avoir grimpé sur l'aiguille des Gadz'Arts...

 

Bref, vous l'aurez compris, on ne s'aventure pas sur les Cantilènes en tongs et glacière !!

 

Mais revenons-en au tout début, lorsqu'on se gare sur le petit parking des Deux Aiguilles...

 

 

Ce jour là, mercredi 28 décembre 2011, le ciel est extraordinairement beau et la lumière est exquise. Malgré son poids, j'emmène le Pentax !

 

A peine ai-je claqué la portière de la voiture (au passage, je suis seul au monde en ce froid matin) que je me retrouve à contempler cette immense face sud et à estimer mon itinéraire ...

 

Si on clique sur la photo ci-dessous, on voit apparaître celui-ci, en rose.

 

 

 

J'ai mis un bout de corde dans mon sac, ne sachant pas à quoi m'attendre mais au bout du compte, je ne m'en servirai pas ...

 

Le parking est à 439m d'altitude et ma destination (la crête au niveau du Signal) culmine à 969m. J'ai donc à minima 530m de D+ à parcourir.

 

En premier lieu, je dois rejoindre la base de la paroi des Deux Aiguilles et atteindre le Pas de l'Elephant, départ du tracé noir dit du "Pas de l'Aiglon".

 

 

Même zoomés, le Signal et le balcon des Cantilènes sont encore loins ...

 

Je franchis donc le passage en II du Pas de l'Elephant (et regrette assez vite d'avoir emmené le réflex, qui ballotte à droite, à gauche...) et m'élève ensuite par le tracé noir, de gradins en balcons, pour gagner la base de la paroi du Signal ...

 

 

Le vague tracé part ici et va rejoindre, via des dalles peu inclinées, la base du pilier du Signal.

 

Arrivé sur un replat où trône un joli petit cairn, j'entrevois le départ du sentier des Cantilènes; en fait, la trace est à peine visible, marquée par un cairn éboulé, et très vite le sentier vient buter sur des dalles fissurées. Il faut s'élever au mieux, par des pas d'escalade faciles pour rejoindre une traversée vers la droite (une saillie pour les mains, une autre pour les pieds).

Au-dessus, par des escarpements rocheux aisés à franchir, on atteint le départ du petit couloir qui conduit à la base du pilier du Signal.

 

 

Au pied de la paroi du Signal ...

 

Parvenu là, je découvre la suite de l'itinéraire ... Il s'agit d'une corniche plus ou moins étroite, plutôt boisée (nombreux chênes verts qui permettent le cas échéant de poser une assurance), qui domine un à-pic de plus de 50m.

Au départ, on ne distingue absolument pas le vide. Par contre, on voit nettement le dièdre-cheminée qui permet de remonter de l'autre côté.

 

 

Le début de la traversée.

 

Mais très vite, la corniche se retrécit et les quelques herbes ne suffisent plus à masquer le vide. Sujets au vertiges, s'abstenir !!

 

 

Un passage notamment demande une grande vigilance car le sentier s'interrompt pour laisser la place à une pierraille brisée large d'à peine 30 cms ...

La falise offre peu de prises, il n'y a plus d'arbuste auquel s'accrocher et il faut jouer un peu les équilibristes pour franchir ce court passage très exposé !

 

 

On distingue, à mi-parcours, le passage étroit et exposé ...

 

Enfin, le sentier s'élargit de nouveau et les chênes verts, rassurants et solides se font plus nombreux. J'attaque alors le dièdre-cheminée, très ouvert et facile à grimper ...

 

 

Du sommet du dièdre-cheminée, le balcon des Cantilènes et la vue qui porte jusqu'à l'Etang de Berre ...

 

Libéré du stress de la traversée, je me retrouve confronté à un nouveau problème. En effet, de là où je me trouve, j'ai du mal à comprendre la suite de l'itinéraire.

Je cherche désespéremment un cairn ou une trace de passage mais il n'y a rien. Au-dessus de moi, c'est un océan de dalles, plus ou moins inclinées, et je ne sais pas vraiment comment rejoindre la crête que je devine là-haut ...

 

 

Après quelques instants d'hésitation, je remonte quelques fissures, effectue quelques pas de traversées et j'atteins enfin la crête tant convoitée !!

Vu d'en-haut, en me retournant, je me dis que la sortie est tout de même un peu exposée !

 

 

Me voilà donc définitivement sorti des Cantilènes. Il est 11h30 et je n'ai mis que deux heures pour monter. C'est très correct pour un presque tout droit !!

 

Comme je m'en doutais, la vue est sublime aujourd'hui et toute la chaîne des Alpes s'étend au nord, sous son manteau de neige ...

 

 

Je déjeune là-haut ; Il fait vraiment bon, presque chaud ... Il faut dire qu'il n'y a pas de vent du tout et que l'air chauffé de la face sud s'élève et vient à ma rencontre.

Je prends des dizaines de photos, observe aux jumelles tous les massifs environnants et surtout, je prends le temps de savourer l'instant présent ...

 

 

Au sud, la mer scintille au loin ...

 

 

Au nord, les Ecrins dominent les vallées alpines ...

 

Repu et suffisamment reposé, je dirige mes pas vers le point culminant du Signal et photographie au passage le point géodésique à partir duquel sont faits tous les calculs de triangulations indispensables en cartographie.

 

 

Dans un premier temps, je pousse jusqu'à la Croix de Provence qui semble dominer le monde ...

 

 

 

Mais c'est par le Garagaï, tout proche que je vais descendre rejoindre le tracé noir.

Je fais donc demi-tour au pied de la croix et marche quelques minutes pour accéder au trou béant qui traverse la falaise ...

 

 

Désormais, l'itinéraire est classique ; je n'ai plus qu'à descendre jusqu'au Pas de l'Aiglon et à rentrer par le tracé noir.

Il me faudra une vingtaine de minutes pour rejoindre ce passage réputé difficile (on se demande bien où est la difficulté !!).

 

 

Le Pas de l'Aiglon, un passage facile que les topos décrivent comme étant "exposé et technique" !

 

Il est 14h30 lorsque je suis de retour au Pas de l'Elephant. Cette belle virée m'aura pris tout juste 5 heures (4h15 si je ne compte pas la pause de midi !).

Une chose est sûre, j'en garderai très longtemps un excellent souvenir !!!!!

 

 

 

 

 

 

La face sud, sous la lumière sublime d'une extraordinaire journée d'hiver !!

 

 

L'itinéraire du balcon proprement dit.



29/12/2011
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